Voici le septième titre de la collection : Les Plaquettes
Format 21X15 - 46 pages intérieures -
avec six encres de Claude Jacquesson
Format 21X15 - 46 pages intérieures -
avec six encres de Claude Jacquesson
Goûte
Le chant de l'eau
Qui des pluies aux larmes,
Nourrit
les sources.
Goutte
Aux
champs du monde
L’eau
des déchirures.
Béatrice
Pailler vit à Reims, ville où elle a exercé pendant vingt ans le
métier de libraire. Depuis 2012, elle se consacre à l’écriture
alternant prose et poésie.
L’auteure façonne son propre langage poétique par un travail sur
la langue et sa musicalité. Elle tente ainsi d’approcher ce
qu’elle nomme la
poétique du monde
pour elle indissociable de la création. En
2015, la Société des Poètes Français décerne au recueil L’heure
métisse
le prix « Jean Giono ». À ce jour trois recueils sont
parus.
Après
une carrière d'enseignante, Claude
Jacquesson
peint dans son atelier de Villevenard (Marne). Ses diverses
recherches ont pour thème principal l'expression de la matière,
génératrice de sensations. Sociétaire des Artistes Français (prix
Reijinsha en 2012), elle expose régulièrement dans des salons
nationaux et internationaux.
LE CAPITAL DES MOTS - PATRICK MOUZE
Goûte l'eau – poèmes- Béatrice Pailler, accompagné de six encres de Claude Jacquesson, Les Plaquettes, A L’Index. 11€ Le Livre à Dire Jean-Claude Tardif 11, rue du Stade 76 133 Epouville
Béatrice Pailler parvient par une litanie persistante et combien pénétrante à restituer le goût de l’eau sur la langue dans une invite à éveiller les sens : « Aux jeux de sur-face / Il faut oser sa langue / En saisir les reflets. » Ici, point de précipitation mais une petite suite à la Satie où les notes laissent, de page en page, une impression de poèmes courts, voire même d’une suite de mots, pour, peu à peu, sous le titre générique Eaux entraîner un épanchement de poèmes en prose avant un final en apaisement intitulé singulièrement : Eau grande.
Point d’angélisme béat sur ce qui tombe du ciel, mais le constat d’une chute en infini turbulent sur la solitude de l’être : « Une goutte, / Une note, / Le silence n’est plus seul. » Du « JE de l’eau », on passe au « JEU de peau », non sans un clin d’œil homophonique : « L’air / De l’œil / Cueille / L’O. » et avec parfois un mouvement d’éventail sous forme de haïku fugaces : « Contentement de l’eau / Ciel en morceaux, / Ecailles au sombre d’elle. » Et voilà qu’en un second mouvement (car c’est une poésie sonore), les eaux se libèrent en essence (et naissance) diluvienne : « Eau collant aux fenêtres, souffre et plomb, le ciel en abcès se répand. La pluie ne cède en rien. La pluie occulte. Plus rien n’existe que sa langue sur le réel défenestré, sa langue comme une anguille. » Un lyrisme fécond entraîne au vague à l’âme : « Par-delà le jour, dans l’aller et le venir sur le vif des marées, l’horizon trace sa ligne et la mer, remuée, troublée jusqu’à son tréfonds se brouille d’écume. » Faire la peau (douce) aux mots ouvre une perspective d’échos infinis : « Ta peau, ton eau : humus, humeur. / De quel horizon, nos corps accoucheront-ils ? / Et de celui-ci éclos quelle parole s’en échappera ? », où la nature apporte sa grâce en lot : « La source tricote ses arpèges, une cantate à menue voix. Phrasé humide donné au vent, le chant de la fontaine est promesse, un baiser candide au front de l’été. » Le court (cours ?) final vibre en accord entre les éléments, les choses et les corps : « Eau Grande : / Bleu / Caillou de ton œil, // Au confluent de nos corps : / L’eau. »
Il faut ajouter que Claude Jacquesson, avec une série de six encres d’effets aquatiques, scande ce bel ensemble non pas en marge mais en accord parfait.
PATRICK MOUZE
Patrick Mouze plaît à se dire « né, vivant et mourant à Rheims » mais, depuis des lustres vacillants, continue à sévir chez Les Amis de l’Ardenne sans oublier, occasionnellement, Europe, A L’Index etc., après avoir publié sans succès ou confidentiellement poèmes, récits et romans et fondé deux éditions de poésie bilingue (Albédo et Alibis) au vingtième siècle. Aujourd’hui il aspire à l’anonymat. On le comprend mais passe outre !
BÉATRICE PAILLER
Elle se présente :
Je suis rémoise et j’ai exercé à Reims pendant vingt ans le métier de libraire. Je me consacre maintenant à l’écriture et uniquement à celle-ci en alternant prose et poésie.
Mon écriture prend sens dans la langue. Je m’en imprègne et la transforme, la travaille, pour façonner mon langage poétique. Mon but est d’approcher de ce que j’appelle « la poétique du monde » qui est pour moi indissociable de la création. C’est pourquoi, je place la lumière au centre de mon écriture. C’est la lumière intrinsèque de la création que je cherche à faire partager. La création, telle une terre d’avant l’homme, mais sans regret d’un hypothétique paradis. Un ailleurs où les éléments sont omniprésents air/terre/feu /eau, où la respiration/le souffle du végétal et de l’animal s’animent. J’instaure des passerelles entre homme et animal : l’animal dans l’homme et vice versa. Je puise dans l’ensemble de la création : de nature ou humaine. Le corps est présent, avec le geste et le mouvement ainsi que le sentiment de perte quel qu’il soit. La lumière est là et l’ombre l’accompagne. Ombre qui n’est pas moins belle, juste différente : une lumière qui ne se dit pas, qui ne se dit plus.
Je tente d’exprimer ce qui m’habite : émotions et sentiments, interrogations, par le biais d’une écriture qui n’est pas sans violence. Une écriture de contraste et de rupture ; sensuelle, elle fait appel à tous les sens et invoque le charnel.
Quatre recueils sont parus à ce jour :
Goûte L’Eau, nov.2018, Aux Éditions de la revue A L’INDEX collection Les Plaquettes
ALBEDO, mars 2018, Aux Éditions Encres Vives
Mouvements, Panta Rhei, Poésie en voyage 4èmetrimestre 2017 Aux Éditions La Porte
Jadis un ailleurs, recueil réunissant : L’heure métisse et Motifs /collection Poètes des Cinq Continents / sep.2016, Aux Éditions L’Harmattan
À paraître en 2019 : SACRE aux Éditions Racine et Icare
Par ailleurs, je participe aux revues Souffles, Traversées, Décharge, Les Amis de L’Ardenne, À L’INDEX, Lichen et le Capital des mots, et ARPA (numéro sur le thème de l’exil)
Thierry Delhourme « Poème pour Gabriel Okoundji »
postface Jean-Claude Tardif
Hervé Delabarre « Chemins de nuit et leurs stations » rehaussés de quatre encre de Françoise Delahaye
Catherine Baptiste « Pulzze, mille pièces en un acte »
rehaussé de cinq dessins de Pierre Rosin – Postface de Odile Caradec
Guy Girard « A l'Ouest de l'enclume »
acompagné de douze dessins de l'auteur
Michel Lamart « Ritournelle pour un jardin de pierre »
rehaussé de six monotypes dessins de Maria Desmée
Pierre
Rosin
« Un
reste de beau pour le reste du jour suivi
de Je,
émigration »
accompagné
de cinq dessins de l'auteur
prix public 11 € (port compris)
Bonjour,
RépondreSupprimerDe quelle façon peut-on vous envoyer nos textes ?
Cordialement,
I. O.