vendredi 22 mai 2015

"La Légende du Demi-Siècle" de André LAUDE


Cet ensemble est paru en Juillet 2015.
Deux tomes 
 (tirage 150 exemplaires)
en 1975, les Nouvelles Littéraires entrent dans leur cinquante-troisième année. Pour faire peau neuve, on décide d’un numéro spécial qui traitera de l’art et de la littérature, une espèce d’anthologie succincte, aujourd’hui, on dirait : «la culture pour les nuls». L’idée est bonne, encore faut-il trouver quelqu’un qui soit capable, pour trois sous, de la mener à bien dans des délais très brefs...


«...ils m’ont mis en perfusion avec une caisse de bière et quelques sandwichs, un vieux fauteuil déglingué a fait office de lit. J’ai travaillé pendant trois jours sans discontinuer, à peine relus, les feuillets partaient chez l’imprimeur...»

C’est ainsi qu’est née dans l’urgence, La Légende du demi-siècle d’André Laude. Introuvable aujourd’hui, ce bijou de la culture contemporaine circule sous le manteau, comme un Samizdat... Pour marquer les vingt ans de la mort d’André Laude, la Revue A L’Index et Levée d’Encre le rééditent dans son intégralité.


Tome 1 - Des années folles aux années noires
Tome 2 - Les années floues (1940-1975)

La Revue A L'INDEX avec les Editions Levée d'Encre sont heureuses de pouvoir rééditer L'Intégrale du "La Légende du demi-siècle"; les 2 volumes 22 euro (port compris)

Quelques numéros disponibles 



revue.alindex@free.fr




Quelques réactions des participants et de lecteurs


 On en parle

Avec une préface de François Vignes et un portrait signé de Jacques Basse, les deux éditeurs, tout aussi ambitieux que compétants publient deux ouvrages complémentaires de l'un des témoins privilégiés des mouvements intellectuels du siècle passé 




André Laude, né le  à Paris où il est mort le , est un poète et journaliste français.
On a écrit d’André Laude qu’il était un « soleil noir de la poésie ». Noir d’une existence. Noir du refus anarchiste de se soumettre. Noir du désespoir qui a souvent accompagné son existence et qui a contribué à sa fin. Soleil de la révolte qu’il a toujours porté très haut. Soleil de l’éclairage qu’il a donné de l’œuvre des autres : amis et compagnons trop méconnus, artistes emprisonnés et bâillonnés. Soleil Il est le fils d'Olga Louazon, de famille bretonne, qui meurt prématurément en 1938, et de Ferdinand Laude, ancien mineur dans le Nord et d'origine occitane. On comprendra que son enfance ait été fortement marquée par la guerre. Son père se remariera et l'enfance de André Laude se passe à Aulnay-sous-Bois.
Il cesse ses études en 1953 et deux rencontres vont déterminer ses engagements futurs. Celle avec Serge Wellens le fait entrer dans l'univers de la poésie et de la petite édition, celle avec Michel Donnet l'initie au communisme libertaire et le conduira aux combats politiques qui seront les siens. La guerre d'Algérie sera le premier de ceux-là. Il se partage entre voyages et écriture, poésie et militantisme. Le reste de son existence n’est qu’une suite de dates de rencontres littéraires, de collaborations à des journaux et des revues, de publications. Il fut critique littéraire au Monde et aux Nouvelles littéraires, chroniqueur photo au Nouvel Observateur à la revue Contrejour et au Point, il anima des débats à laFnac. Il a co-fondé avec Jean-Michel Fossey la revue poétique Hors Jeu. Pour le reste, il prit toujours le plus grand soin à masquer les parts de son existence comme s’il voulait brouiller les pistes d’une identité difficile à trouver et d’une personnalité difficile à assumer.
André Laude est mort à Paris le , durant le 13e Marché de la poésie qui se tient place Saint Sulpice
André Laude n’avait qu’une seule passion : la poésie. Il connaissait des milliers de vers par cœur et était à lui tout seul une anthologie. Voici ce qu’il en disait :
« L’activité poétique pour moi a toujours été liée à l’expérience vécue. J’ai toujours eu pour objectif de rapprocher l’expérience vécue du texte écrit. Je ne conçois pas une poésie qui soit seulement le produit d’une activité mentale. Elle est le produit d’une activité générale qui met en cause l’esprit, les sens, le sexe, la peau, et aussi l’histoire de l’individu, l’histoire collective. Toute mon expérience poétique s’articule autour de cette perspective : la poésie doit changer la vie.  »
L’engagement poétique de Laude c’est la volonté de bouleverser l’ordre établi. Ordre social et ordre culturel. Il fera ses apprentissages de poète dans la mouvance du groupe surréaliste des années 1950, puis tous ses engagements à caractère politique appartiendront à des courants d’ultra gauche : mouvement anarchiste, marxistes révolutionnaires et autres groupes d’extrême gauche. Il fut également un compagnon de route des situationnistes durant de nombreuses années. Il se revendiquera toujours comme un poète révolutionnaire qui prône le désordre contre l’aliénation et l’exploitation. Par là il redonne à la poésie engagée des lettres de noblesse. Celles qu’avaient su lui donner les poètes lorsqu’ils mêlaient dans leur existence, l’écriture, la littérature et l’aventure politique ou journalistique.
Dans le langage il perçoit encore l’aliénation de la culture dominante et il veut y insuffler sa violence pour tenter de donner aux mots ce qu’il pense être leur vrai sens. Alain Bosquet a écrit : « La vertu exceptionnelle d'André Laude est précisément, malgré la brutale clarté de ses textes, de leur garder une charge d'enchantement, de mélodie et de pureté intacte. Le message passe chaque fois, non point parce qu’il est un message, mais parce qu’il en dépasse la portée immédiate. (...) Une sorte de sourde magie et perfection artisanale y sont pour beaucoup. »1
Des mots pour tout dire. Dire l’amitié. Dire la ville, particulièrement celles de certains quartiers de Paris. Dire la mémoire qui pour lui se référait à l’Occitanie et à la Bretagne, civilisations dont il s’est toujours réclamé parlant de quête et de civilisations natales pour lui. Dire aussi le monde hispanique qui fut toujours très important dans son univers.
Sa poésie exprime en permanence une révolte dans laquelle il s’est tant engagé qu’il en est mort. Serge Wellens saluera sa mort par ces mots : « Il mourut comme proscrit pour avoir été un trop parfait amant de la liberté. »
À la fin de l'année 2008, les éditions La Différence ont publié un volume regroupant l'intégralité de l'Œuvre poétique de André Laude. Cette édition est le fruit du travail d'un collectif de proches et d'amis à l'initiative de Yann Orveillon et Abdellatif Laâbi. « Ne pas oublier André Laude ! Ultra subjectif et ultra engagé, avec cette langue d'objurgations et de violences qui se fait aussi bouleversante de dénuement personnel, il a souvent quelque chose de mystérieux dans ses alliances de mots,dans ses références. Et en même temps il écrit avec une pureté et une simplicité persuasives. » écrit Marie-Claire Bancquart sur le site Poezibao2. Et Patrice Delbourg : « André Laude était un «riverain de la douleur» dont la voix incandescente et l'inquiétude couleur d'homme épousaient les hésitations rythme                                        cardiaque. » .des mots qu’il a aimés.


  • La Couleur végétale, présentation de Marc Alyn, édition Terre de Feu, collection "Poussière de soleils", 1954
  • Nomades du soleil, frontispice de Germaine Normand, édition Paragraphes, Paris, 1955
  • Pétales du chant, Les Cahiers de l'Orphéon, Aulnay-sous-Bois, 1956
  • Entre le vide et l'illumination, Les Nouveaux Cahiers de Jeunesse, Bordeaux, 1960 (prix Découverte Poésie)
  • Dans ces ruines campe un homme blancGuy Chambelland, Paris, 1969 (prix Pont-de-l'Épée-Saint-Germain 1968)
  • Occitanie, premier cahier de revendications, itinéraire pour une libération, P.J. Oswald, 1972
  • L'Assassinat de Baltard, Solo de clairon pour Baltard, préface de Marc Pellerin, en vis-à-vis de photographies de Jean-Claude Gautrand (destruction des anciennes Halles de Paris), Formule 13 éditeur, 1972
  • Rythme cardiaque, dessins de Fassianos, plaquette hors commerce, 1973
  • Le Bleu de la nuit crie au secours, image de Corneille, Subervie, Rodez, 1975 (prix Ilarie Voronca)
  • Testament de Ravachol suivi de Corps interdit et de Bannière de colère, image de Corneille, Plasma, 1975
  • Free People, poèmes accompagnant les photographies de Bernard Gille, Bourg–Bourger, Luxembourg, 1976
  • Vers le matin des cerises, dessins originaux de Corneilleéditions Saint-Germain-des-Prés1976
  • Ticket de quai, Ivry, 1977
  • Mandeville illustré par quarante-deux poètes, préface de Luc Berimont (Danemark: Éditions J.C. Sorensen). 1978 (Il fait partie des 42 poètes ayant collaboré)
  • 19 lettres brèves à Nora Nord, illustration de Marc Pessin, éd. le Verbe et l'empreinte, 1979
  • Un temps à s'ouvrir les veines, Les Éditeurs français réunis, collection "Petite Sirène", Paris, 1979
  • Comme une blessure rapprochée du soleil (« Anthologie première » d'André Laude : poèmes suivis entre autres de « Je suis un vieux peau-rouge qui ne marchera jamais dans une fille indienne » et de « Almanach »), cinq encres de Corneille, La Pensée Sauvage, collection "La Peau des mots", 1979
  • « La fleur parmi les ruines » in Liberté couleur d'homme, édition Encre, collection "Brèches", Paris, 1980
  • Riverains de la douleur, avec une peinture et des dessins de CorneilleVerdier, Paris, 1981
  • 53 Polonaises, avec une illustration de Roman Cieslewicz et une quatrième de couverture d'Hubert NyssenActes Sud1982
  • Roi nu roi mort, avec trois illustrations d'Alain Bourbonnais, La Table rase, Cesson-la-forêt, 1983
  • L’Œuvre de chair, couverture de Roland Topor, Arcantère / Écrits des forges1988
  • Mémoires fixes 1977–1987, éd. Jean-Philippe Jourdrin (photographe), Créteil, 1989
  • Rituels 22, frontispice de Serge Hanesse, La Table Rase / Le Noroït1989
  • Journaux de voyage, Albatroz, collection Poésie palmipède, 1990
  • Feux Cris et diamants, avec deux encres de Fassianos, Albatroz, collection Poésie palmipède, 1993
  • Journal d'un voyage au Maroc, édition Fragments, Paris, 1993

Né d'un père occitan et d'une mère bretonne. La nuit même où le bananier Le Paul-Gaugin
sur lequel ses parents voyageaient, fut arraisonné par des pirates chinois ;
Passe son enfance et une partie de son adolescence à la Guadeloupe ou un jeune poète Saint John Perse l'incite à écrire. Fait des études de Théologie à Zurich, d'érotologie à Hambourg, d'archéologie à Londres.

Se lie d'amitié avec la bande à Bonnot et "les travailleurs de la nuit" d'Alexandre Jacob.

Amoureux d'une espionne balte il s'installe à Berlin où il va rencontrer Rosa Luxembourg qui sera la grande passion de sa vie. Avec elle, il organise les Spartakistes et participe à l'insurrection de 1918, où sont créés les conseils ouvriers, paysans et de soldats puis au soulèvement de 1919 qui s'achève dans le sang et la mort de Rosa.

Un peu plus tard on le retrouve à la tête d'une armée dadaïste rouge qui tient la Bavière.

C'est dans le calme d'un chalet de montagne où il se cache qu'il rédige son plus célèbre recueil "C'est la lune finale" ainsi que ses "Lettres aux imbéciles malheureux."

En 1928, au Brésil, il fonde une colonnie communiste utopique La Felicidade, bientôt dispersée par les autorités.

En 1932, il participe à la nouvelle ruée vers l'or en Alaska, d'où il remène un roman mystique "Le trésor blanc."

En 1934, il fonde à Cuba le "Parti surréaliste anarchiste" qui renversera la dictature. Exclu pour libertinage sexuel, emprisonné, il s'échappe avec l'appui d'une jeune religieuse amoureuse de lui.
Vieilli, devenu pessimiste et mélancolique, il disparait corps et biens dans le triangle des Bermudes, le jour du soulèvement militaire de Franco en Espagne, alors qu'il se rendait à un mystérieux rendez-vous à Buenos-Aires.

Ses oeuvres complètes devraient prochainement paraître, aux Editions "Kangourou" en Australie, avec une longue étude du philosophe d'origine roumaine, vivant en France E.M.Cioran
Il est le fils d'Olga Louazon, de famille bretonne, qui meurt prématurément en 1938, et de Ferdinand Laude, ancien mineur dans le Nord et d'origine occitane. On comprendra que son enfance ait été fortement marquée par la guerre. Son père se remariera et l'enfance de André Laude se passe à Aulnay-sous-Bois.

Il cesse ses études en 1953 et deux rencontres vont déterminer ses engagements futurs. Celle avec Serge Wellens le fait entrer dans l'univers de la poésie et de la petite édition, celle avec Michel Donnet l'initie au communisme libertaire et le conduira aux combats politiques qui seront les siens. La guerre d'Algérie sera le premier de ceux-là. Il se partage entre voyages et écriture, poésie et militantisme. Le reste de son existence n’est qu’une suite de dates de rencontres littéraires, de collaborations à des journaux et des revues, de publications. Il fut critique littéraire au Monde et aux Nouvelles littéraires, chroniqueur photo au Nouvel Observateur à la revue Contrejour et au Point, il anima des débats à la Fnac. Il a co-fondé avec Jean-Michel Fossey la revue poétique Hors Jeu. Pour le reste, il prit toujours le plus grand soin à masquer les parts de son existence comme s’il voulait brouiller les pistes d’une identité difficile à trouver et d’une personnalité difficile à assumer.

André Laude est mort à Paris le 24 juin 1995, durant le 13e Marché de la poésie qui se tient place Saint-Sulpice.

La Couleur végétale, présentation de Marc Alyn, édition Terre de Feu, collection "Poussière de soleils", 1954
Nomades du soleil, frontispice de Germaine Normand, édition Paragraphes, Paris, 1955
Pétales du chant, Les Cahiers de l'Orphéon, Aulnay-sous-Bois, 1956
Entre le vide et l'illumination, Les Nouveaux Cahiers de Jeunesse, Bordeaux, 1960 (prix Découverte Poésie)
Dans ces ruines campe un homme blanc, Guy Chambelland, Paris, 1969 (prix Pont-de-l'Épée-Saint-Germain 1968)
Occitanie, premier cahier de revendications, itinéraire pour une libération, P.J. Oswald, 1972
L'Assassinat de Baltard, Solo de clairon pour Baltard, préface de Marc Pellerin, en vis-à-vis de photographies de Jean-Claude Gautrand (destruction des anciennes Halles de Paris), Formule 13 éditeur, 1972
Rythme cardiaque, dessins de Fassianos, plaquette hors commerce, 1973
Le Bleu de la nuit crie au secours, image de Corneille, Subervie, Rodez, 1975 (prix Ilarie Voronca)
Testament de Ravachol suivi de Corps interdit et de Bannière de colère, image de Corneille, Plasma, 1975
Free People, poèmes accompagnant les photographies de Bernard Gille, Bourg–Bourger, Luxembourg, 1976
Vers le matin des cerises, dessins originaux de Corneille, éditions Saint-Germain-des-Prés, 1976
Ticket de quai, Ivry, 1977
Mandeville illustré par quarante-deux poètes, préface de Luc Berimont (Danemark: Éditions J.C. Sorensen). 1978 (Il fait partie des 42 poètes ayant collaboré)
19 lettres brèves à Nora Nord, illustration de Marc Pessin, éd. le Verbe et l'empreinte, 1979
Un temps à s'ouvrir les veines, Les Éditeurs français réunis, collection "Petite Sirène", Paris, 1979
Comme une blessure rapprochée du soleil (« Anthologie première » d'André Laude : poèmes suivis entre autres de « Je suis un vieux peau-rouge qui ne marchera jamais dans une fille indienne » et de « Almanach »), cinq encres de Corneille, La Pensée Sauvage, collection "La Peau des mots", 1979
« La fleur parmi les ruines » in Liberté couleur d'homme, édition Encre, collection "Brèches", Paris, 1980
Riverains de la douleur, avec une peinture et des dessins de Corneille, Verdier, Paris, 1981
53 Polonaises, avec une illustration de Roman Cieslewicz et une quatrième de couverture d'Hubert Nyssen, Actes Sud, 1982
Roi nu roi mort, avec trois illustrations d'Alain Bourbonnais, La Table rase, Cesson-la-forêt, 1983
L’Œuvre de chair, couverture de Roland Topor, Arcantère / Écrits des forges, 1988
Mémoires fixes 1977–1987, éd. Jean-Philippe Jourdrin (photographe), Créteil, 1989
Rituels 22, frontispice de Serge Hanesse, La Table Rase / Le Noroït, 1989
Journaux de voyage, Albatroz, collection Poésie palmipède, 1990
Feux Cris et diamants, avec deux encres de Fassianos, Albatroz, collection Poésie palmipède, 1993
Journal d'un voyage au Maroc, édition Fragments, Paris, 1993
Joyeuse apocalypse, Stock, 1973
Rue des Merguez, Plasma, 1979
Liberté couleur d'homme, essai d'autobiographie fantasmée sur la terre et au ciel avec figures et masques, Encre, 1980, collection Brèches
Le Petit livre rouge de la révolution sexuelle, avec Max Chaleil, Nouvelles éditions Debresse, 1969
Corneille, le roi-image, éditions S.M.I., 1973, collection L'Art se raconte
Le Surréalisme en cartes, Nathan, Paris, 1976
Corneille d'aujourd'hui, édition Bergström (Suède), 1978
Irina Ionesco, Bernard Letu, 1979
Éléfantaisies, comptines, illustrations de Béatrice Tanaka, L'École des loisirs, 1974, collection Chanterime
Luli, phoque fugueur, La Télédition, 1975
Les Aventures de Planti l'Ourson, La Télédition, 1975
Fééries pour figurines et théière, La Télédition, 1975
Le Brave Homme et l'arc-en-ciel, La Télédition, 1975
Tato tête d'œuf, La Télédition, 1975
Ronge-Tout et Pelucheux, La Télédition, 1975
Rhinocéros, La Télédition, 1975
Ivan, Natacha et le samovar magique, La Télédition, 1975
Animalphabet, couverture et illustrations de J. Ghin, éditions Saint-Germain-des-Prés, 1977
Joe Davila l'aigle, Casterman, 1980