mercredi 13 février 2013

A L'INDEX n°23


Ce numéro 23  est paru en Mars 2013.
21X15 - 102 pages intérieures -
(tirage 150 exemplaires)




Au Doigt & à l’œil par Jean-Claude Tardif 
Pina Bausch de Werner Lambersy 
Les Mauvaises Herbes de Dominique Sampiero

Jeu de paumes - petite anthologie portative
Olivier Chéronnet - Guillaume Decourt - Samuel Dudouit -
Jacques Houssay - Juliette Mouquet - Roberto San Geroteo

Parole donnée à Éric Chassefière
Ode suivi de Sahara - de Gabriel Okoundji
L’ongle de Sang - de Marc Le Gros

Voix d’AilleursDeux poètes du Brésil
Antonio Brasileiro & Aleilton Fonseca
(traduction de Dominique Stoenesco)

Le Papillon du Matin par André Prodhomme
Clin d’Encre à Fabrizio Bajec
Vive douce Clarté de Pavie Zygas
J’admire profondément… par Olivier Chéronnet
En berne ou non… par Hervé Delabarre
Montrés du doigt – notes & critiques par Jean Chatard


Quelques numéros disponibles 15€

revue.alindex@free.fr

On en parle

À L’INDEX n° 23 :

Dans son édito (Au doigt & à l’œil), Jean-Claude Tardif, le maître de maison parle d’or en s’adressant à son lecteur : « …vous vous apprêtez à feuilleter cet espace d’écrits, bien imparfait sans doute, mais sincère, vivant ».  Je dois dire que je pourrais écrire exactement la même chose. Fin du second paragraphe, il ajoute, parlant de son activité de revuiste : «...poursuivre envers et contre tout. Continuer contre l’air du temps lui-même. » Ça me rappelle la page d’ouverture du  premier numéro de Décharge ! Enfin le directeur d’A l’index jugeant qu’une chronique des revues est nécessaire dans une publication digne de ce nom, (Michel Héroult qui la tenait ayant disparu), fait appel à participation pour ce « travail ingrat et bien sûr bénévole ». A qui le dit-il ! Et il conclut : « nous nous manquerions à nous-mêmes parce que parler de la Poésie, c’est déjà la faire vivre ». Si j’ajoute que dans ce n° 23, il y a Werner Lambersy (présent aussi dans notre tout récent 158), tout en tercets :  la mer / N’est la mer que sous / La vague et plus loin : Pina Bausch danse avec / Son buste / Lettrine, et Guillaume Decourt avec le même poème que celui publié dans notre 158 également, on voit qu’on peut faire beaucoup de rapprochements ! (Jusqu’à l’imprimeur).
Pour le reste, un très bon texte Les mauvaises herbes de Dominique Sampiero qui met en parallèle le travail du jardin (et la pisse des arrosoirs, toujours percés, incontinents), avec les pensées, l’écriture et la vie. Au bout d’un certain temps, ne pas écrire me met dans un état d’exaspération que j’arrive à peine à taire…Des poèmes : Guillaume Decourt, déjà cité et Samuel Dudouit ; « Une voix donnée » à Eric Chassefière (La mémoire ne fait qu’un avec le corps), et « L’ongle de sang »à Marc Le Gros. Deux poètes brésiliens traduits : Antonio Brasileiro et Aleilton Fonseca. D’autres textes et poèmes encore : Hervé Delabarre… Sans oublier les critiques fournies de Jean Chatard (« Montrés du doigt »).
À l’index, qui offre en effet des espaces variés et amples à plusieurs formes d’écritures, est une revue on ne peut plus recommandable.
15 €. 11, rue du Stade – 76133 Epouville.

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Tournant la dernière page de cette 23ème livraison de la revue A l'Index avec l'intention d'en faire une note de lecture, le désir de parler de chaque poète et d'en donner un fragment me tient, tant ce numéro est de grande qualité. Malheureusement, une note de lecture doit être un précipité, et il ne sera pas possible, à moins de se lancer dans des longueurs lancinantes, de tenir un tel projet. Nous allons toutefois tenter de rendre justice à la qualité du travail rassemblé dans cette très belle revue, au physique soigné, à la mise en page impeccable rendant honneur au travail des poètes.
Jean-Claude Tardif ouvre cette parution sur un ton roboratif, admonestant une ironie à propos des poètes et poétesses ne s'intéressant qu'à leurs propres poèmes au détriment de l'immense trésor s'écrivant autour d'eux et relativisant leur place.
Puis vient le premier chant, celui de Werner Lambersy que nous sommes heureux de retrouver dans ces pages, offrant un bel hommage, inspiré, à Pina Bausch

A cet hommage métaphysique nous intimant de danser la vie sous peine de perdition (« danse, danse où nous allons tous mourir » disait Pina) succède la prose métaphorique de Dominique Sampiero qui, s'occupant de son jardin, y déplorant de n'avoir pas la main verte, se concentre sur l'arrachage des mauvaises herbes. Nous y verrons le lien étroit entre le jardin et le paysage intérieur, l'espace verdoyant entourant la maison et la discipline de l'écriture hantée par les mauvaises pensées, si elles existent, voire la mauvaise vie, si elle ne nous torture pas. Un texte brillant comme un héliotrope.
Nous entrons ensuite dans la partie intitulée Jeux de paumes, petite anthologie portative, rassemblant 6 poètes de valeur : Olivier Chéronnet, Guillaume Decourt, Samuel Dudouit, Jacques Houssay, Juliette Mouquet et Roberto San Geroteo.

Ces six poètes laissent ensuite la place à la Voix donnée à Eric Chassefière, qui nous chante ses Nocturnes ainsi qu'un Chopin maestro, avec des poèmes comme ce bel onzain :

Nous avons plaisir, au sortir de ce chant réclamant notre attention silencieuse et recueillie, à lire la belle tessiture de Gabriel Okoundji, nous offrant des fragments d'un ensemble nommé SAHARA

Un poète que l’on retrouvera dans nos pages : http://www.recoursaupoeme.fr/po%C3%A8tes/gabriel-okoundji
Ne pouvant donc pas citer tous les poètes, nous terminerons par la partie nommée Voix d'ailleurs, partie bilingue rassemblant deux poètes de l'Etat de Bahia, dont Antonio Brasileiro, dont nous reproduisons l'un des riches poèmes en son intégralité :
Diviseur d'eau
 
Messieurs, nous sommes tous
de la même souche vus aux jumelles.
            Mais nous ne sommes pas les mêmes.
 
Moi, avec mes poèmes impénétrables
vous, avec vos cravates colorées/
moi, avec cette conscience de moi
vous, avec votre table riche/
moi, à la recherche de l'éternel inatteignable
vous, avec vos cravates colorées/
moi, méditant toujours sur vous
vous, avec votre table riche.
 
Nous ne sommes pas de la même souche, mais vus
aux jumelles nous sommes les mêmes.
            Voilà une grande injustice.
 
Il faut saluer le travail passionné du poète Jean-Claude Tardif qui se donne corps et âme dans cette revue remarquable.