lundi 11 septembre 2017

A L'INDEX N°34 - Empreinte consacrée à Patricia Castex Menier)


Ce numéro 34 est paru à l'automne 2017.


21X15 - 123 pages intérieures -
rehaussé de fusains, gravures et monotypes
des artistes
Marie Alloy, Jacques Bibonne et Maria Desmée
 (tirage100 exemplaires)







TABLE DES MATIÈRES



Ci-gît le jour précédé de Cargo suivi de Chroniques incertaines et de Instantanés – poèmes et textes inédits de Patricia Castex Menier

Les mots du silence – entretien avec Patricia Castex-Menier – par Jean-Claude Tardif

Sur les lignes de crêtes avec l'auteure

Rimbaud design, ou l’expérience de l’altérité par Jean-Marie Barnaud.
Portrait de femme par Jeanine Baude
Genèse, archanges et cetera par Jean Claude Bologne
À Patricia Castex Menier, par Danièle Corre
Le Chemin d'éveil de Patricia Castex Menier par Pierre Dhainaut suivi de Ma Chère Patricia…
Dans l’imminence du court-circuit par Alain Freixe
« Crois en mes yeux plutôt qu'en ceux du temps » par Werner Lambersy
La poésie de Patricia Castex Menier … par Jean Le Boël
Petite lettre à Patricia par Jeanine Salesse
Voici plusieurs décennies par Jean-Pierre Siméon
Étretat, peut-être – séquence- par Jean-Claude Tardif
Mais la beauté, qu'en faire ? par Claude Vercey

Ce numéro est rehaussé de
Gravures de Marie Alloy,
de Monotypes de Maria Desmée
et dessins de Jacques Bibonne



Vous qui avez l'amabilité de vous rendre sur ce site, prenez le temps de lire ces lignes pour mieux nous connaître et comprendre pourquoi votre soutien nous est premier - Merci à vous !
A L'index est avant toutes choses une revue dont le premier numéro est paru en 1999.  Dans un premier temps, "prolongement papier"  des Rencontres du "Livre à Dire (1997/2012), elle poursuit, aujourd'hui encore son chemin, se voulant avant tout un espace d'écrits. Au fil des numéros, elle a vu son format, sa couverture, se modifier. Pour se présenter aujourd'hui et depuis sa 20iéme livraison sous un format plus réduit (A5) et une couverture "fixe" avec comme identité visuelle la vignette créée pour la revue par l'ami Yves Barbier.

Les vingt premiers numéros ont été imprimés par l'Imprimerie Spéciale du Soleil Natal dirigée par le poète-éditeur Michel Héroult. La mort subite et prématurée de ce dernier, en septembre 2012 a laissé la revue orpheline et désemparée. Le tirage du numéro 20 n'ayant été livré que pour moitié, il était impératif de trouver un nouvel imprimeur. La question se posa néanmoins de la cessation de parution.
Primitivement tournée presque exclusivement vers la poésie contemporaine, la revue s'est, au fil des livraisons, ouverte à la prose (nouvelles, textes courts, textes analytiques) Aujourd'hui un équilibre entre ces divers types d'écriture est recherché lors de l'élaboration de chaque numéro. Par ailleurs A L'Index travaille avec des dessinateurs et l'illustrateurs et traducteurs.

Si la revue se présente sous une forme le plus souvent anthologique, avec des rubriques récurrentes, elle consacre aussi à intervalles réguliers des numéros à un auteur qu'elle choisit. Ces numéros sont dits : "Empreintes". Depuis 2015 la revue publie également (hors abonnement) et au rythme d'un titre par an, des ouvrages de poésie en bilingue. La collection s'intitule : "Le Tire-langue". Y ont été publiés à ce jour le poète kosovar Ali Podrimja, le poète turc Özdemir Ince, la poétesse italienne Chiara de Luca, la franco-américaine Françoise Canter et le poète espagnol Miguel Casado.
 A côté de cette collection, d'autres existent : "Pour mémoire" où nous avons republié en partenariat avec les éditions Levée d'encre en 2015 "La légende du demi-siècle" d'André Laude et en 2016 "Le rêve effacé" et "La Grande Ragale" récit de l'écrivain voyageur Jean-Claude Bourlès 
ainsi que les collections 
"Les Cahiers" où, sous la direction de Jean-Marc Couvé, est paru un "Pour Soupault" en 2014.
"Les Nocturnes" où des poètes contemporains mêlent leurs voix (ouvrages écrits à quatre mains) ainsi que la collection
"Les Plaquettes"qui comme son nom l'indique se présentera de petits ensembles de poèmes ou de proses à un prix modique : 7€ port compris. Avec l'espoir de donner envie de lire des auteurs contemporains.  

Tous ces titres sont vendus hors abonnement.




La revue A L'Index et les collections satellites, ne bénéficient d'aucune aide et se diffusent par abonnement ou achat au numéro, Notre seule publicité : le bouche à oreille des lecteurs et la fidélité de ceux qui nous connaissent et nous lisent.





Les textes lui étant soumis le sont uniquement par voie informatique (revue.alindex@free.fr)


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Vous pouvez AUSSI commander ce numéro dès à présent prix unitaire (port compris) 17 euros



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Quelques réactions des participants et de lecteurs


 On en parle

A l’Index n° 34 : Patricia Castex Menier

publié le 17 septembre 2017 par Claude Vercey dans AccueilRepérage

 


Je lis cette poète depuis Flandre, la première plaquette, minuscule, ronéotée parmi les Herbes folles de la première époque du Dé bleu ; et j’ai en juin dernier rendu compte ici-même, c’était l’I.D n° 695, de son dernier livre : Soleil sonore, paru aux Ateliers Vincent Rougier. Combien en conséquence me paraît légitime qu’une revue consacre l’intégralité d’une de ses livraisons à Patricia Castex Menier ! Puis, sitôt la réalisation accomplie, et le numéro 34 d’A l’Index entre les mains, de m’étonner que personne n’en ait pris l’initiative avant Jean-Claude Tardif

A l’intérieur du livre :
« Les Mots du silence » 
de Patricia Castex Menier, 
une gravure de Marie Alloy.



Fort de ses 124 pages, les Mots du silence, - titre qui fait écho à l’assertion de Patricia Castex Menier : Ce que je sais surtout, c’est que le poème naît du silence et y retourne lorsqu’il est achevé -, suit l’ordonnancement classique pour ce genre d’ouvrage de synthèse et d’hommages : importants inédits en ouverture, puis un entretien de l’auteur avec l’animateur de la revue, des contributions admiratives et amicales enfin, de Jean-Marie Barnaud à Jean-Pierre Siméon, en passant par celles de Jeanine Baude, Jean-Claude Bologne, Danièle Le Corre, Pierre Dhainaut, Alain Freixe, Werner Lambersy, Jean Le Boël, Jeanine Salesse (oui, c’est l’ordre alphabétique qui a été choisi ) ; et je n’aurai garde d’oublier que les écrits s’accompagnent de reproductions en noir et blanc de Fusains, gravures et monotypes, dus à Marie Alloy, Jacques Bibonne et Maria Desmée.
Les poèmes sont extraits de trois ensembles inédits, dont Chroniques incertaines en prose – fait assez rare pour cette auteure, et qu’elle commentera à la suite – et Instantanés, où Patricia Castex Menier retrouve la versification qui lui est familière, où le premier vers n’est qu’un seul mot :
On
a reposé le galet.
C’est
un regret.
Il avait
une forme de cœur imparfait
Mais,
après tout, comme tous les cœurs.

L’entretien avec Jean-Claude Tardif est assez curieux, l’interviewée se dérobant à plusieurs reprises : Je ne sais pas répondre à la question, ou se reprenant : En ce qui me concerne, restons modeste. A ce jeu, se dessine une personnalité toute de retenue, poète par intermittence, dira-t-elle. Néanmoins, dans le feu de la parole, et en dépit du parti-pris de se garder de déclarations trop intempestives : - Bref, je n’ai pas grand chose à dire là-dessus  -, on retiendra ce passage :
Ecrire, c’est d’abord être dans l’accueil, cela passe par le regard, l’écoute, une façon de se sentir disponible au monde, à l’autre, et de recevoir ce qu’il a à nous offrir ; alors les mots arrivent, portés par l’émotion (jubilatoire ou douloureuse), certains feront long feu, d’autres subsisteront. C’est ainsi que naît le poème ; ensuite, au travail ! Au travail d’écriture, dont la part la plus importante, en tout cas je le voudrais en ce qui me concerne, consiste à utiliser le mot juste, et rien que celui-là, par respect envers ce qui a déclenché la nécessité d’écrire.

Et de conclure, en un mouvement de retrait caractéristique (en aurait-elle trop dit ?) :
En fait, je n’ai pas de grandes idées, pas d’imagination, et encore moins de théorie.

A L'INDEX publie : "La Grande Ragale" de Jean-Claude Bourlès

LA GRANDE RAGALE
de
Jean-Claude Bourlès

« … Tout a commencé vers la fin du mois de mars mille neuf cent soixante-sept, avec une lettre de l'Automobile Club de l'Ouest sollicitant l'autorisation de passage sur le territoire communal d'un rallye automobile … Comme j'avais autre chose à penser, j'ai laissé Antoine Blichon, le secrétaire de mairie répondre à ma place, et j'ai signé les yeux fermés... »
Ce qu'ignore Emmanuel Danvert, vigneron et maire de St-Léger-sur-Vineuse, c'est que cette signature donnée à la légère va bouleverser le quotidien de ce village du Val de Loire jusqu'alors réputé pour la qualité de ses vins et la sérénité de ses habitants

Né à Rennes en 1937, Jean-Claude Bourlès a publié une quinzaine d’ouvrages, romans, recueils de poésie, essais et récits de voyages, dont trois sur le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Écrivain-voyageur, ami de Jacques Lacarrière et Jean-Loup Trassard, il a également collaboré aux revues Grands Reportages, Terre Sauvage, Balades en France, Ulysse...

Vous pouvez le commander dès à présent prix unitaire (port compris) 18 euros


revue.alindex@free.fr

jeudi 22 juin 2017

A L'INDEX n°33


Vous qui avez l'amabilité de vous rendre sur ce site, prenez le temps de lire ces lignes pour mieux nous connaître et comprendre pourquoi votre soutien nous est premier - Merci à vous !

A L'index est avant toutes choses une revue dont le premier numéro est paru en 1999.  Dans un premier temps, "prolongement papier"  des Rencontres du "Livre à Dire (1997/2012), elle poursuit, aujourd'hui encore son chemin, se voulant avant tout un espace d'écrits. Au fil des numéros, elle a vu son format, sa couverture, se modifier. Pour se présenter aujourd'hui et depuis sa 20iéme livraison sous un format plus réduit (A5) et une couverture "fixe" avec comme identité visuelle la vignette créée pour la revue par l'ami Yves Barbier.

Les vingt premiers numéros ont été imprimés par l'Imprimerie Spéciale du Soleil Natal dirigée par le poète-éditeur Michel Héroult. La mort subite et prématurée de ce dernier, en septembre, 2012 a laissé la revue orpheline et désemparée. Le tirage du numéro 20 n'ayant été livré que pour moitié, il était impératif de trouver un nouvel imprimeur. La question se posa néanmoins de la cessation de parution.
Primitivement tournée presque exclusivement vers la poésie contemporaine, la revue s'est, au fil des livraisons, ouverte à la prose (nouvelles, textes courts, textes analytiques) Aujourd'hui un équilibre entre ces divers types d'écriture est recherché lors de l'élaboration de chaque numéro. Par ailleurs A L'Index travaille avec des dessinateurs et l'illustrateurs.

Si la revue se présente sous une forme le plus souvent anthologique, avec des rubriques récurrentes, elle consacre aussi à intervalles réguliers des numéros à un auteur qu'elle choisit. Ces numéros sont dits : "Empreintes". Depuis 2015 la revue publie également (hors abonnement) et au rythme d'un titre par an, des ouvrages de poésie en bilingue. La collection s'intitule : "Le Tire-langue". Y ont été publiés à ce jour le poète kosovar Ali Podrimja, le poète turc Özdemir Ince et la poétesse italienne Chiara de Luca. Y est programmé le poète espagnol Miguel Casado.
 A côté de cette collection, d'autres existent : "Pour mémoire" où nous avons republié en partenariat avec les éditions Levée d'encre en 2015 "La légende du demi-siècle" d'André Laude et en 2016 "Le rêve effacé" récit de l'écrivain voyageur Jean-Claude Bourlès ainsi que les collections 
"Les Cahiers" où, sous la direction de Jean-Marc Couvé, est paru un "Pour Soupault" en 2014.
"Les Nocturnes" où des poètes contemporains mêlent leurs voix (ouvrages écrits à quatre mains)"Les Plaquettes"qui comme son nom l'indique se présentera de petits ensembles de poèmes ou de proses à un prix modique : 7€ port compris. Avec l'espoir de donner envie de lire des auteurs contemporains.  

Tous ces titres sont vendus hors abonnement.




La revue A L'Index et les collections satellites, ne bénéficient d'aucune aide et se diffusent par abonnement ou achat au numéro, Notre seule publicité : le bouche à oreille des lecteurs et la fidélité de ceux qui nous connaissent et nous lisent.




Les textes lui étant soumis le sont uniquement par voie informatique (revue.alindex@free.fr)



Format 21X15 - env 180 pages intérieures - 
(tirage 120 exemplaires)
prix public 17 € (port compris)

Abonnement 2 numéros 26 €

adresse: 
Revue A L'INDEX
Jean-Claude TARDIF
11, rue de Stade 
76133 Epouville
revue.alindex@free.fr

Philippe Beurel - Stéphane Bernard – Stéphen Bertrand - Henri Cachau -Raimundo Carrero – Irène Clara - Jean-Pierre Chérès - Claire Dumay - André Duprat - Graham Fulton - Emmanuel Golfin – Laurent Grison -Antoine Houlou-Garcia - Patrick Joquel – A. Kadir Paksoy - Werner Lambersy - Emmanuelle Le Cam – Yoann Lévêque - Rabiaa Marhouch – Sébastian Minaux - Robert Nash – Damien Paisant - Jeanpyer Poëls - Isabelle Rebreyend – Katia Roessel - Pierre Rosin - Roberto San Geroteo – Sire de Baradel - Line Szöllösi - François Teyssandier - Cléa Thomasset – Claude Vancour - Itamar Vieira Junior


TABLE DES MATIÈRES

Au doigt & à l’oeil par Jean-Claude Tardif
Quatre Inédits (poèmes) de Roberto San Geroteo
Celle qui se souvient & autres textes de Rabiaa Marhouch
Sumo du vent (poème) de Werner Lambersy
J.C. Pirotte … suvi de Portrait de Jean-Claude Pirotte
par Henri Cachau
L'heure et la mine – dessin de Jean-Marc Couvé
Jeu de Paumes – Petite anthologie portative
Irène Clara - Damien Paisant - Jeanpyer Poël - Line Szöllösi - Cléa Thomasset - Claude Vancour
Marche en Aubrac (texte) de Claire Dumay
Pas sans la nuit (poèmes) par Isabelle Rebreyend
Le Fruit des Saisons (poèmes en prose) de Sébastian Minaux
Poèmes de Pierre Rosin accompagnés d'un dessin de l'auteur
préface ohrid (poèmes en prose) de Katia Roessel
Poèmes à lyre : de l’ode à la mélodie par Antoine Houlou-Garcia
Un Carnage – poème(s) par Emmanuelle Le Cam
Deux poèmes inédits de Graham Fulton - traduit de l'anglais par Michelle Berranger
Notes en chemin de Philippe Beurel
Sonnets de l’obscur jardin d'Emmanuel Golfin
Le napperon et la panthère noire (nouvelle) de Raimundo Carrero - traduit du portugais (Brésil) par Stéphane Chao
Estérel de Patrick Joquel
Nos ancêtres les Gaulois – dessin de Jean-Marc Couvé
Acheminer le souffle (onze poèmes) de Yoann Lévêque
Miroirs en Mouvement (texte) de François Teyssandier
L'ivre salive du livre (poème) de Laurent Grison
L'Indien & autres poèmes de Robert Nash - traduit de l'anglais par Michelle Berranger
La nuit d'étang suivi de La partance revenue (proses & poèmes) d'André Duprat
L'Humanité par Jean-Pierre Chèrès
Les Purges (Aphorismes) de Stéphane Bernard      
Ozan/poète de A. Kadir Paksoy
L’esprit aboni des choses (nouvelle) de Itamar Vieira Junior
Pluie des mangues (poème) de Stéphen Bertrand
La queue entre les jambes – dessin de Jean-Marc Couvé
Histoire de Langue communiqué par le Sire de Baradel à Hervé Delabarre
Montrés du doigt par Jean Chatard




Né en 1947, Raimundo Carrero est l’un des écrivains brésiliens les plus primés et les plus renommés. Il est l’auteur de plus de quinze livres, principalement des romans, dont certains sont traduits en français, en espagnol, en roumain et en bulgare.

Né en 1979 à Salvador, Itamar Vieira Junior est écrivain, auteur du roman “Paraíso” (CBJE, 2008) et de nouvelles réunies dans le livre “Dias” (ed. Caramurê, 2012), lauréat du prix Arte e Cultura décerné par l’Académie des Lettres de Bahia. Sa nouvelle « Koursk » a été publiée en français sur le site des éditions de l’Abat-Jour.


Revue À l’index N°33



Nul ne peut imaginer l’obstination nécessaire aux revuistes solitaires pour proposer régulièrement de copieuses livraisons dignes d’éloges eu égard à la qualité des textes proposés. Jean-Claude Tardif fait partie de ces êtres d’exception dont la force de caractère est telle qu’elle leur permet de poursuivre leur publication « au doigt et à l’œil » comme il l’évoque dans son éditorial. Avec lui, la poésie est considérée comme un contrepoison aux toxines secrétées par notre époque improbable car « elle repulpe la chair de la langue ».
C’est ainsi que l’on retrouve au sommaire des poèmes émouvants de Werner Lambersy, poète à l’œuvre considérable. On lira aussi pour la première fois des auteurs comme Cléa Thomasset ou Damien Paisant. On attend confirmation de ces talents naissants alors qu’avec Pierre Rosin ou Emmanuelle Le Cam, on est déjà dans une poésie de la maturité où le lyrisme est maîtrisé. Notons l’étrangeté et l’originalité de Histoire de la langue communiquée par le Sire de Baradel à Hervé Delabarre (sic !). Ce genre d’écrit renouvelle et prolonge l’héritage surréaliste au-delà des clichés habituels. Et c’est enfin le grand lecteur, poète et critique qu’est Jean Chatard qui boucle ce beau numéro avec une brassée de fortes lectures. 

(À l’index N°33. 2017. 188 pages, 16 euros – revue.alindex@free.fr )


mardi 16 mai 2017

LE TIRE-LANGUE présente Miguel Casado/Pour un éloge de l'impossible

La collection "Le Tire-Langue" a pour vocation de proposer à la lecture, des ouvrages de poésie contemporaine en version bilingue. Les titres précédemment parus, sont "Le pays perdu de ma naissance" du poète kosovar de langue albanaise Ali Podrimja,  "Août 36 Dernier mois dans le ventre de ma mère" du poète turc  Özdemir Ince, "La Ronde des Rêves" de la poétesse italienne Chiara de Luca et  "Voix Liminales" de la poétesse Franco-américaine Françoise Canter


Ouvrages vendus 17 € (port compris) même coordonnée que la revue A L'INDEX

Miguel Casado est né à Valladolid en 1954, il vit à Tolède depuis 1996. Poète, traducteur, critique littéraire et essayiste, il a été traduit en allemand, anglais, arabe, néerlandais, portugais, et en français. Sa présentation critique en édition de poche (Cátedra) de Gamoneda, ainsi que celle de José-Miguel Ullán, font autorité.






El día escinde la percepción
al colorear la tierra.
Limita el dolor
con la promesa del tiempo.
Presenta lo ya vivido
como imagen de lo por vivir.

(Invernales, 1985
Le jour scinde la perception
en coloriant la terre.
Limite la douleur
avec la promesse du temps.
Présente le déjà vécu
comme l'image de ce qui est à vivre.

Bibliographie

Poésie

Invernales (Hivernales), Premio Arcipreste de Hita, Alcalá la Real, 1985. Réédition partielle de ces poèmes sous le titre : Para una Teoría del Color (Pour la théorie des couleurs), Nómadas, Gijón/Oviedo, 1995.
La Condición de pasajero (La condition du passager), Ediciones Portuguesas, Valladolid, 1986; puis Editora Regional Extremadura, Mérida, 1990.
Inventario (Inventaire), Prix Hyperion pour la poésie), Ediciones Hiperión, Madrid, 1987.
Falso Movimiento (Faux Mouvement), Cátedra/Poesía, Madrid, 1993.
La mujer automática (La femme automate), Cátedra/Poesía, Madrid, 1997.
Tienda de fieltro (Tente en feutre), DVD, Barcelone, 2004.
El sentimiento de la vista (Le sentiment de la vue), Tusquets Editores, Barcelona, 2015.

Essais et critique littéraire 

De los ojos ajenos (Dans les yeux des autres): lectures de Castille, de Léon et du Portugal, Salamanca, 1999.
Apuntes del exterior (Notes de l'extérieur), Santander, 1999.
La puerta azul (La porte Bleue): las poéticas de Aníbal Núñez, Madrid, 1999.
Del caminar sobre hielo (De marcher sur la glace), Madrid, 2001.
La poesía como pensamiento (La poésie comme la pensée), Madrid, 2003.
El vehemente, el ermitaño (Le véhément, l'ermite): Lecturas de Vicente Núñez, Málaga, 2004.
Archivos (Archives): lecturas, 1988-2003, Burgos, 2004.
Ramón del Valle-Inclán, Barcelona, 2005.
Los artículos de la polémica y otros textos sobre poesía (Articles de la polémique et autres textes sur la poésie), Madrid, 2005.
Deseo de realidad (Désir de la réalité), Oviedo, 2006.
El curso de la edad (Au fil de l'âge): lecturas de Antonio Gamoneda, Madrid, 2009.
La experiencia de lo extranjero, Ensayos sobre poesía, (L'expérience de l'étranger. Essais sur la poésie), Barcelona, 2009.
La palabra sabe (Savoir et saveur de la parole), Madrid, 2009.
Literalmente y en todos los sentidos. Desde la poesía de Roberto Bolaño (Littéralement et dans tous les sens. Dans la poésie de Roberto Bolaño), Madrid, 2015.
Ciudad de los Nómadas –Notas de una lectura de Paul Celan–“, dans le collectif Lecturas de Paul Celan, Madrid, 2017.

Traductions

Paul Verlaine, La bonne chanson, Romances sans paroles, Sagesse, Cátedra, Madrid, 1991.
Roberto San GeroteoLa parole d'un homme, Icaria Poesía, Barcelona, 1999.
Ponge, FrancisLa rage de l'expression, Icaria Poesía, Barcelone, 2006 & La rage de l'expression, La fabrique du pré, Le parti pris des choses, Galaxia Gutenberg, Barcelone, 2006.
Arthur Rimbaud, Obra poética (œuvre poétique), DVD, Barcelone, 2007.
Bernard Noël, Le reste du voyage et autres poèmes (avec Olvido García Valdés); Journal du Regard, Madrid, 2014.

Mais aussi: Essais de Baudelaire, Mallarmé, Valéry dans Poe, Baudelaire, Mallarmé, Valéry, Eliot : Matemática Tiniebla (Ténèbre Mathématique). Genealogía de la poesía moderna (Généalogie de la poésie moderne), Barcelone, 2010.

En préparation: Gastão Cruz, A moeda do tempo, traduit du portugais.

23/06/2019

"POUR UN ÉLOGE DE L'IMPOSSIBLE". MIGUEL CASADO TRADUIT ET PRÉSENTÉ PAR ROBERTO SAN GEROTEO

CASADO.jpgEl día escinde la percepción / al colorear la tierra.
     Le jour scinde la perception
     en coloriant la terre.
.
                     (…) este extraño
elogio de lo imposible
que acompaña al que no supo detenerse.
                     (…) cet étrange
éloge de l’impossible
qui accompagne celui qui n’a pas su s’arrêter. 
      Miguel Casado (traduit par Roberto San Geroteo)
.            
 
Ce livre, bilingue, publié en 2017 par À L’Index (Jean-Claude Tardif éditeur, Le livre à dire) dans la collection Le Tire-langue (traductions) est un choix de poèmes de Miguel Casado, allant de 1985 à 2015. Le choix des textes, la traduction, et l’introduction sont de Roberto San Geroteo, poète et traducteur (Valdès, Gamoneda… etc.).
Miguel Casado est poète, essayiste, critique, et traducteur (de Verlaine, Rimbaud, Ponge, Noël, San Geroteo… etc.). 
L’introduction permet de découvrir l’itinéraire de l’auteur. L’accent est mis sur l’ancrage du poète dans une conscience historique et donne des clés de lecture, qui m’intéressent particulièrement, dont une qui a un rapport avec le regard. Le cinéma est très présent dans les références de Miguel Casado, inspiré par des films, dont Faux mouvement de Win Wenders. Ce lien avec Wenders rejoint la question de l’ancrage dans le réel, car celui-ci, dans son livre Emotion pictures, fait le procès des images qui mentent (truquées, fabriquées), travestissant le réel. Cette référence n’est pas anodine, elle dit une parenté intellectuelle et esthétique, une exigence éthique. Je note aussi la mention de Kandinsky, dans les oeuvres qui inspirent aussi l’écrivain. Ceci interroge autrement (tout en confirmant l’importance du regard pour le poète). Car, si Roberto San Geroteo insiste sur le rapport au réel et à l’Histoire, en ajoutant que cette écriture ne cherche « aucune sorte de transcendance », Wassily Kandinsky, lui, est l’auteur du livre « Du spirituel dans l’art et dans la peinture en particulier ». Le mot spirituel est polysémique, certes, mais mène cependant à la prise en compte d’une dimension de l’humain qui transcende, en quelque sorte, le rapport au quotidien, le rapport aux choses. Cette proximité signe une complexité, un possible paradoxe, et c’est intéressant aussi. 
L’essentiel reste l’importance du regard. Or ce poète a un regard de peintre : les couleurs sont partout dans ses textes, partout une « matière » visuelle, aussi. D’ailleurs une de ses publications est titrée « Pour une théorie de la couleur ».
Enfin, autre référence, L’Étranger d’Albert Camus. Clé, cette fois, pour saisir le questionnement de l’auteur sur ce réel qu’il interroge et peint avec ses mots, et sur la conscience d’être soi et autre en même temps. Rencontre camusienne pas étonnante, et pas seulement en rapport avec le thème de l’étrangeté à soi-même. Pour un poète espagnol, l’hispanité assumée de Camus est une porte d’entrée dans son oeuvre. Un titre de Miguel Casado, parmi les essais sur la poésie, est « L’expérience de l’étranger ». Ne l’ayant pas lu je ne peux que supposer comment la question du rapport à l’autre, étranger à soi, et à l’autre en soi, peut intervenir dans la théorie de la poésie. Mais il est vrai que l’enjeu de la poésie est de scruter les failles du sens : c’est donc complètement lié. (Il ne reste plus qu’à lire l’essai…). 
Autre essai, je note, dans la bibliographie, un titre qui est un programme théorique et pratique, « La poésie en tant que pensée ». Penser à partir du fait d’écrire, le poème comme matrice conceptuelle. 
 
En ouvrant le livre, dès les premières pages des notations de couleur.
« (…) des franges de bleu entre les nuages », ou l’eau verte, mais « à peine ». Couleurs esquissées, légères, subtiles (souvent) ou franches, nettes, fortes (plus rarement), tout le livre est peinture. Ce qui est vu est aussi ce qui s’entend. Comme si les « sons végétaux », venant de l’eau, entraient dans le paysage. Et « quelque chose », dit-il, « suggère la fiction du mouvement » (« Faux mouvement » de Wenders ?). Comme si le poète-peintre était en même temps celui qui se méfie du narratif de ce qui est regardé, pour ne pas être piégé par les apparences. Il regarde, il peint, et il pense, en décalage immédiat de lucidité. C’est passionnant de constater cette rigueur de la distance prise avec son propre regard. Page qui suit je remarque le mot « simulacre » (au sens pluriel, tout étant, là, dans ce moment, simulacre). C’est venu de l’absence de couleur sur « certains versants », la nudité du « rien ». Ce n’est pas du silence, dit-il, et pourtant c’est un monde « muet ». Retrait intérieur par rapport à la nature qui ne donne pas, ou semble ne pas donner, dans cet instant en tout cas, sa place au vivant qui regarde, à l’humain. 
Couleurs, encore. Le noir loin de la lampe, métaphore d’une angoisse cependant. Puis le bleu de la plaine, le gris de la mer. Même fumer est l’occasion de parler de couleur, de créer un tableau. Cigarettes d’autrefois, et cigarettes actuelles. Le papier, le filtre. Ou, ailleurs, couleur brune de la terre, et verte d’une source, ou sombre des nuages et de la pluie. Et la fumée bleue qui semble être la brume sur le paysage, puis l’orange des arbres (feuilles d’automne peut-être, ou reflet d’un soleil couchant). Même le vent semble avoir une couleur ou créer de la couleur. Et enfin l’écriture elle-même est vue, graphie noire et traces d’encre. 
La couleur est aussi matière qui peut se toucher. Terre, sable, poussière, pierres, bois, feuilles… L’eau, le végétal. Comme dans les livres d’artistes où des éléments concrets sont posés, collés.
Je tourne les pages, je reviens en arrière, au tout début. L’étranger est là, l’autre en soi. Il parle de se « reconnaître », et de l’étrangeté de ce ressenti, soi présent qui ne ressemble pas à soi du passé. La distance avec lui-même est aussi dans « l’opacité des images ». Dehors et dedans se rejoignent, le monde visible et la conscience de soi. Il oppose, ensuite, et mêle, « authenticité » et « imposture » des actes et des rêves de la vie. Exercice de lucidité au fil des poèmes. Réflexion sur la mémoire et ses « silences ». Plus loin il parle à ce sujet d’un « exil » (par rapport à soi). Se souvenir est lié à cet exil de soi, des choses du passé qui ne sont plus. Expérience personnelle d’un vide de sens dont il n’attend rien, dans les moments de tristesse devant la dégradation des lieux, des choses et des corps (le sien compris).
Regard. Sans regard pas d’identité, de conscience de soi. Perte des choses et perte de la conscience de soi si le concret n'est plus un repère. (Cela évoque Ponge qu’il a traduit : poser le réel par les objets à saisir, voir, décrire, et ainsi exister).
Regard. 
Car « Ce qui est consistant et ne ment pas » c’est cela, « l’émotion du regard » associée au « contact ambigu des pierres » dans la marche.
Dans le dernier texte de cette anthologie, « Autoportrait au miroir », il exprime un regret, un paradoxe. D’un côté « toute la vie à regarder ». De l’autre la myopie, « ces yeux creux et voilés », « ces yeux qui ne voient pas ». Or peut-être est-ce justement cette myopie qui lui a fait regarder le monde en peintre, et écrire en peintre. Car la myopie c’est le flou. Gilbert Lascault, lui, myope aussi, en a fait une force pour penser autrement l’esthétique (celle du peu, de l’impur, du dispersé : lire l’introduction de ses « Écrits timides sur le visible » ). Et dans une thèse sur le flou, « Un 'éloge du flou' dans et par la photographie »  (titre que certains traduisent en éloge de la myopie) Julia Elchinger montre en quoi le regard flou est plus juste, finalement. Citation : «  Dans la nature, les choses ne sont pas fixes. Et le flou en traduit les vibrations. Le flou frotte les choses entre elles, qui se confondent alors avec tout leur environnement. De ce fait le flou harmonise la vision, bien plus que la netteté ne le fait, puisqu’au contraire elle sépare tout. Donc nous voyons plus selon la vision floue, impressionniste, que selon la vision nette de l’art classique. » 
 
Pour conclure, très beau recueil anthologique, fine traduction de poète à poète. La bonne manière pour entrer dans l’oeuvre de Miguel Casado et avoir envie d’aller plus loin dans la lecture…
 
MC San Juan
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LIENS
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Note éditeur sur le recueil et l’auteur… 
Commande : Le livre à dire, Jean-Claude Tardif, 11 rue du Stade, 76133 Épouville. Le recueil bilingue, 17€

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