vendredi 9 novembre 2018

A L'INDEX présente QUELQU'UN ABSENT de François VIGNES

QUELQU'UN D'ABSENT
de
François Vignes

François Vigne, l'auteur du célèbre « Les compagnons du verre à soif » a disparu. La détective chargée de l'enquête met à jour sa biographie posthume. Elle révèle un être sauvage qui vit dans un retrait presque autistique. Et pourtant, « plus on le lit plus on le trouve sympathique, attirant... On sent quelqu'un de sensible. Derrière l'écrivain sauvage se cache un être tendre et mélancolique. C'est quelqu'un de triste qui aime rire »...

À travers une enquête quasi policière François Vigne livre une réflexion sur la condition des « crèves la plume » dans une société où le trompe-l'œil et l'apparence règnent en maître.

François VIGNES est né à Bordeaux. Cofondateur avec Jean-Pierre Biatarana des éditions La Table Rase et de la revue Levée d'Encre, il fut l'ami et l'éditeur –entre autres- d'André Laude, Yves Martin, Jean-Claude Pirotte, Pierre Drachline et Gaston Miron.

Vous pouvez le commander dès à présent prix unitaire (port compris) 18 euros


revue.alindex@free.fr

Quelqu’un d’absent, François Vignes, Revue « À L’Index », hors-série « Pour mémoire », ISSN : 1620-3887, 17 euros, 132 pages.

http://lelivreadire.blogspot.com/2018/11/a-l'index-presente-quelqu'un-absent-de.html
Quelqu'un d’absent est une auto-fiction : François Vignes, l’auteur, y raconte la disparition de François Vignes, écrivain.
Surtout, cet ouvrage donne toute la raison d’être de ce genre souvent décrié : la disparition de François Vignes permet à François Vignes de faire une grande œuvre littéraire, qui interroge les genres : en s’imaginant objet d’une enquête, il mêle à l’auto-fiction le genre policier, genre plaisant par excellence par la complicité qu'il requiert du lecteur et l’habileté d’intrigue qu'il exige de l’auteur. Quelqu'un d’absent est ainsi une superposition entre le réel et la fiction, entre l’autobiographique et le policier, l’enquête représentant la recherche de soi-même.
Dans ce récit, François Vignes interroge aussi la place de l’écrivain dans la société, ainsi que la place des mondanités face à la sincérité de l’être, à travers un individu qui se retire du groupe. L’éditeur (Jean-Claude Tardif, lui-même écrivain, et poète) le précise sur la 4e de couverture :
François Vignes, l’auteur du célèbre « les Compagnons du Verre à Soif » a disparu. La détective chargée de l’enquête met à jour sa biographie posthume. Elle révèle un être sauvage qui vit dans un retrait presque autistique. […]
À travers une enquête quasi policière François Vignes livre une réflexion sur la condition des « crèves la plume » dans une société où le trompe-l’œil et l’apparence règnent en maîtres.
Mais ce n’est pas que ça : le titre nous l’indique avant même la lecture et contredit cette 4e : ce n’est pas L’écrivain absent, mais bien Quelqu'un d’absent, et avant tout absent à lui-même, absent à sa vie, à sa vie d’avant, absent à la vie. C’est l’individu coincé entre deux mondes où il n’est pas, et où il est pourtant.
Là réside tout le talent de ce récit : reprenant la définition de l’auto-fiction, qui consiste à mettre en scène un personnage double de l’auteur, qui porte le même nom, dans une aventure fictive, François Vignes va plus loin en superposant non seulement l’auteur et le personnage mais aussi l’aventure de sa propre existence (le sentiment d’absence et de morbidité) et celle du personnage (qui est absent, concrètement). C’est cette double dimension du personnage et de l’intrigue qui fait les vraies auto-fictions, où l’histoire racontée fait entrer dans une sphère fictive, mais vraie, la vie de l’auteur.
Le lecteur est tenu en haleine par l’enquête policière, et peu à peu se posent les questions existentielles, qui permettent à chacun de se retrouver face à la vie, face à soi-même, dans toutes les circonstances qui font douter de notre présence au monde : la maladie, le succès, la reconnaissance, les autres, la solitude, la vanité. François Vignes est bien là, et nous emmène dans le passage souterrain des profondeurs de l’être, jusque son antre, où ses souvenirs et son esprit rencontrent ceux du lecteur.

Carine Roucan


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