A PARAÎTRE
Voici le sixième titre de la collection : Les Plaquettes
avec cinq dessins de l'Auteur
Nous
sommes nés au bord d’un précipice
trou
noir maculé de sang
Nous
lui avons tourné le dos
dans
l’espoir obstiné un peu fou
d’une
vie à la mesure de nos rêves
Pierre
Rosin naît en 1951 à Hettange Grande en Moselle. Il vit à Poitiers
où il peint et écrit, conjuguant ou non ces deux facettes de son
activité lors d'expositions. Il
a illustré plusieurs recueils de poésie dont "Puzzle" de
Catherine Baptiste dans cette même collection. Ses poèmes et ses
images paraissent dans différentes revues. Il a déjà publié deux
recueils mêlant poésies et dessins.
Peintre, d’abord. De son propre aveu : il y a encore deux ans, je n’envisageais pas d’écrire, même si j’avais des mots au bout du dessin. Selon les confidences que Pierre Rosin livre à Clara Régysur le site Terre à ciel, cet éveil à la poésie doit beaucoup à la Maison de la poésie de Poitiers, qui lui a permis d’entendre et rencontrer les poètes vivants. Et avant même de se risquer dans l’écriture (une plaquette : Un reste de beau pour un reste de jour,à L’Index ), il a accompagné le texte des poètes, parmi lesquels Marilyne Bertoncini, Patricia Cottron-Daubigné, Jacques Thomassaint (chez Soc & Foc), Jean-Claude Touzeil (à la Lune bleue).
Quand il se met à écrire, c’est pour s’exprimer en des Poèmes idiots, selon le premier titre du manuscrit qu’il m’adresse (devenu depuis lors, en un louable esprit de synthèse : Poédioties). « Je ne vois guère que vous pour publier ces Poèmes idiots », m’écrivait-il : compliment qui pourrait paraître ambigu. Mais je l’accepte : on ne publie pas en vain le poète des Poèmes cons, Jean L’Anselme, un habitué de notre revue naguère, et dont indubitablement il reste quelque chose : depuis les Ruminations que je publiais dans Décharge 159 : Accepter la bêtise, jusqu’à la récente publication du polder d’Yves Barré : Quasi-poèmes.
Dans cette lignée, deux extraits des Poédioties de Pierre Rosin :
Après un long travail de forage
comme le faisait mon père au jumbo
dans les mines de Lorraine
le dentiste
un homme charmant
à coups de roulette et de pince
de crachez rincez-vous la bouche
a réussi à extraire
cet après-midi
ma dernière dent de sagesse
il était temps
lui semblait triste de sentir
mon peu de goût pour nos rencontres
je pensais de sagesse en avoir eu trop
vous me pardonnerez
ma bouche de travers
et mes idées confuses
on ne dira jamais assez le tort
que font à la poésie et à la vie telle qu’on la rêve
certaines formes du réel
*
Ô vendeuse
de la galerie marchande
la promesse d’un reçu
dématérialisé
a suffi
pour embraser mon imaginaire
j’ai cru un instant
pouvoir me soustraire
à la matérialité des choses
un suspens délicieux
une rêverie
un intermède
déjà
la vie reprend son cours
le temps d’un au-revoir
et vous souriante
de me tendre
boîte et chaussures
déjà
j’oublie votre prénom inscrit sur la blouse
on n’y peut rien
tout va si vite
bientôt à votre place
un automate
nous remettra nos achats
et très cordialement
dira l’exacte formule de politesseCe matin au milieu des rayonnages et des cartons
je vous ai trouvée si aimable et jolie
qu’on vous remplace par une machine
ce serait bien dommage
Repères : De Pierre Rosin, on trouvera un premier poème dans le Choix de Décharge 173. D’autres dans les revues numériques : Ce qui reste, Terre à Ciel, Traction-Brabant, Lichen. Consulter également le site Biloba : ici.
Précédemment, dans cette rubrique des Voix nouvelles, nous avons donné la parole à Julien Cavalier,Hubert Le Boisselier, Julien Boutreux, Sophie van der Pas, Anne-Sophie Oury Haquette, Emmanuelle Rodrigues, Isabelle Crochet, Joëlle Pétillot, Béatrice Pailler .
Thierry
Delhourme
« Poème
pour Gabriel Okoundji »
postface
Jean-Claude Tardif
Hervé
Delabarre
« Chemins
de nuit et leurs stations »
rehaussés
de quatre encre de Françoise Delahaye
Catherine
Baptiste « Pulzze,
mille pièces en un acte »
rehaussé
de cinq dessins de Pierre Rosin –
Postface de Odile Caradec
Guy
Girard « A
l'Ouest de l'enclume »
acompagné
de douze dessins de l'auteur
Michel
Lamart « Ritournelle
pour un jardin de pierre »
rehaussé
de six monotypes dessins de Maria Desmée
prix public 11 € (port comris)
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