samedi 10 novembre 2018

Collection "Les Plaquettes" Un reste de beau pour le reste du jour de Pierre Rosin

A PARAÎTRE

Voici le sixième titre de la collection : Les Plaquettes
avec cinq dessins de l'Auteur




Nous sommes nés au bord d’un précipice
trou noir maculé de sang

Nous lui avons tourné le dos
dans l’espoir obstiné un peu fou
d’une vie à la mesure de nos rêves












Pierre Rosin naît en 1951 à Hettange Grande en Moselle. Il vit à Poitiers où il peint et écrit, conjuguant ou non ces deux facettes de son activité lors d'expositions. Il a illustré plusieurs recueils de poésie dont "Puzzle" de Catherine Baptiste dans cette même collection. Ses poèmes et ses images paraissent dans différentes revues. Il a déjà publié deux recueils mêlant poésies et dessins.



Peintre, d’abord. De son propre aveu : il y a encore deux ans, je n’envisageais pas d’écrire, même si j’avais des mots au bout du dessin. Selon les confidences que Pierre Rosin livre à Clara Régysur le site Terre à ciel, cet éveil à la poésie doit beaucoup à la Maison de la poésie de Poitiersqui lui a permis d’entendre et rencontrer les poètes vivants. Et avant même de se risquer dans l’écriture (une plaquette : Un reste de beau pour un reste de jour,à L’Index ), il a accompagné le texte des poètes, parmi lesquels Marilyne BertonciniPatricia Cottron-DaubignéJacques Thomassaint (chez Soc & Foc), Jean-Claude Touzeil (à la Lune bleue). 
Une oeuvre de Pierre Rosin.
Quand il se met à écrire, c’est pour s’exprimer en des Poèmes idiots, selon le premier titre du manuscrit qu’il m’adresse (devenu depuis lors, en un louable esprit de synthèse : Poédioties). « Je ne vois guère que vous pour publier ces Poèmes idiots », m’écrivait-il : compliment qui pourrait paraître ambigu. Mais je l’accepte : on ne publie pas en vain le poète des Poèmes consJean L’Anselme, un habitué de notre revue naguère, et dont indubitablement il reste quelque chose : depuis les Ruminations que je publiais dans Décharge 159  : Accepter la bêtise, jusqu’à la récente publication du polder d’Yves Barré : Quasi-poèmes.
Dans cette lignée, deux extraits des Poédioties de Pierre Rosin :
Après un long travail de forage 
comme le faisait mon père au jumbo
dans les mines de Lorraine
le dentiste 
un homme charmant
à coups de roulette et de pince
de crachez rincez-vous la bouche
a réussi à extraire 
cet après-midi
ma dernière dent de sagesse
il était temps
lui semblait triste de sentir
mon peu de goût pour nos rencontres
je pensais de sagesse en avoir eu trop
vous me pardonnerez 
ma bouche de travers
et mes idées confuses
on ne dira jamais assez le tort
que font à la poésie et à la vie telle qu’on la rêve
certaines formes du réel

*

Ô vendeuse 
de la galerie marchande
la promesse d’un reçu 
dématérialisé 
a suffi 
pour embraser mon imaginaire 
j’ai cru un instant 
pouvoir me soustraire
à la matérialité des choses 
un suspens délicieux
une rêverie
un intermède
déjà 
la vie reprend son cours
le temps d’un au-revoir 
et vous souriante 
de me tendre 
boîte et chaussures
déjà 
j’oublie votre prénom inscrit sur la blouse
on n’y peut rien
tout va si vite
bientôt à votre place 
un automate 
nous remettra nos achats 
et très cordialement
dira l’exacte formule de politesse
Ce matin au milieu des rayonnages et des cartons
je vous ai trouvée si aimable et jolie
qu’on vous remplace par une machine
ce serait bien dommage

Repères  : De Pierre Rosin, on trouvera un premier poème dans le Choix de Décharge 173. D’autres dans les revues numériques : Ce qui resteTerre à CielTraction-BrabantLichen. Consulter également le site Biloba  : ici.
Précédemment, dans cette rubrique des Voix nouvelles, nous avons donné la parole à Julien Cavalier,Hubert Le BoisselierJulien BoutreuxSophie van der PasAnne-Sophie Oury HaquetteEmmanuelle RodriguesIsabelle CrochetJoëlle PétillotBéatrice Pailler .



Thierry Delhourme « Poème pour Gabriel Okoundji »
postface Jean-Claude Tardif
Hervé Delabarre « Chemins de nuit et leurs stations » rehaussés de quatre encre de Françoise Delahaye
Catherine Baptiste « Pulzze, mille pièces en un acte »
rehaussé de cinq dessins de Pierre Rosin – Postface de Odile Caradec
Guy Girard « A l'Ouest de l'enclume »
acompagné de douze dessins de l'auteur
Michel Lamart « Ritournelle pour un jardin de pierre »
rehaussé de six monotypes dessins de Maria Desmée


prix public 11 € (port comris)

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