jeudi 11 mai 2017

LE TIRE-LANGUE présente Françoise Canter /Voix Liminales

La collection "Le Tire-Langue" a pour vocation de proposer à la lecture, des ouvrages de poésie contemporaine en version bilingue. Les titres précédemment parus, sont "Le pays perdu de ma naissance" du poète kosovar de langue albanaise Ali Podrimja,  "Août 36 Dernier mois dans le ventre de ma mère" du poète turc  Özdemir Ince et "La Ronde des Rêves" de la poétesse italienne Chiara de Luca



Ouvrages vendus 15 € (port compris) même coordonnée que la revue A L'INDEX


Françoise Besnard Canter est née le 12 mai 1959 à Paris. Elle a immigré aux États Unis, en 1989. Elle a habité à San Diego en Californie où elle a étudié l’anglais et enseigné le français et la littérature. Elle est l'auteure d'une thèse de doctorat sur l’OULIPO et ses plagiaires par anticipation de la Renaissance (Les Grands Rhétoriqueurs, Rabelais et Tabourot des Accords). En 1996, avec sa famille, elle quitte San Diego pour emménager à Seattle où elle enseigne le français et la littérature comparée à The Northwest School. Depuis quelques années elle anime également un séminaire en anglais sur l’utopie, l’exil et la traduction. Françoise écrit des poèmes en français et en anglais qu’elle traduit souvent elle-même. Aujourd’hui, elle se remet à l’espagnol. Depuis 1989 elle fait tous les ans le voyage en France. Les voix Liminales / Liminal voices témoigne de ce va et vient entre deux langues, deux cultures, deux pays. Ce recueil donne voix à cette pensée, par essence poétique, qui se crée entre les langues.



San Geronimo translates

for San Geronimo, patron of translators, and for all the translators of the world

San Geronimo translates,
right hand resting on a round stone
head bending over the books, the scattered papers, the feather and the ink.
Eyes, then, open and close over the vastness of the endeavor.
An open book is sitting on a skull:
death is present, on the desk, by the eyeglasses.
A simple cloth is wrapped around the lean body:
the muscles are tensed, the veins are visible.
He holds a crucifix in his left hand and slides it softly
in the crook of his arm, as if
to rock it,
with all the hope and tenderness in the world.

This poem was inspired by the painting of Sebastián de Llanos Valdés «San Jerónimo Penitente en sus estudios » (Museum of Fine Arts in Seville)





Saint Jérôme traduit

à Saint Jérôme patron des traducteurs et à tous les traducteurs du monde

Saint Jérôme traduit,
la main droite s’appuie sur la pierre ronde
la tête se penche sur les livres, les feuilles éparses, la plume et l’encrier
les yeux alors s’ouvrent et se ferment sur l’immensité de la tâche.
Un livre ouvert est posé sur un crâne :
la mort est là, sur le bureau, près des lunettes.
Le corps sec est presque nu, un simple tissu entoure les hanches :
les muscles sont tendus, les veines sont visibles.
Il tient un crucifix dans sa main gauche et le fait glisser doucement
au creux de son bras, comme
pour le bercer,
avec tout l’espoir et toute la tendresse du monde.



Ce poème s’inspire de la peinture de Sebastián de Llanos Valdés «San Jerónimo Penitente en sus estudio » (musée des Beaux-Arts de Séville)






On en parle - les lecteurs réagissent

Je n'ai encore que survolé le poète espagnol (voler un poète n'est pas charitable, mais le survoler...),
par contre, ai dévoré Canter - vraiment, une belle "voix" ! [ton catalogue s'allonge de belle façon]
Me touchent ces êtres qui ne se contentent d'être "nés quelque part", pour citer Brassens !
Vu mon propre parcours (à contre cours), Françoise Canter suscite moult échos z' en moi.
Et tu me sais assez pour imaginer que le mélange des langues, des genres, des gens me botte !
Seul regret : le poème "épilogue", en espagnol, n'est traduit - or, je parle cette langue
comme une vache franco-belge !


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