dimanche 24 janvier 2021

La Collection "Les Plaquettes" présente Jean-Claude Martin: "Au temps du Corona"

 

Voici le vingt-cinquième titre de la Collection "Les Plaquettes"
Format 21X15 - 43 pages intérieures - 

accompagné de sept dessins de Pierre Rosin



Air narquois et pernicieux (je parle de l’air, non du paraître). Empli, dit-on, d’invisibles forfaits. Vénéneux ? Transparent. On lui donnerait le ciel sans confession. Les fleurs du cerisier n’ont pu se laisser tromper. En tout cas, si diabolique, pas méphitique pour un sou. Belle allure, ce mois de mars ! Printemps trop doux à respirer ?



Jean-Claude Martin naît en 1947 à Montmoreau
(Charente) En 1974 entre à l’
École Nationale Supérieure des Bibliothèques. Travaille de 1975 à 2007 comme conservateur à la bibliothèque universitaire de Poitiers.
De 2006 à 2018, préside la Maison de la Poésie de Poitiers.
Commence à vouloir écrire dès 1965 (découverte du surréalisme). Trouve son écriture (poème en prose) vers 1978 Depuis, continue à essayer d’écrire…


ON EN PARLE

Claude Martin : Au Temps du Corona (À l’index éd., 2021), 46 pages, 12 euros –  

     Pour qui suit ce poète depuis 40 ans (ce qui est mon cas !), on lira ici du Jean-Claude Martin pur jus, reconnaissable avec ses « petits poèmes dits en prose » dans lesquels il donne à partager ses émotions et ses observations, ses impressions et ses humeurs. La tête levée vers un ciel de plus en plus vide et absent, Jean-Claude Martin tente d’organiser autour de lui une résilience apaisante à partir des minuscules choses qui l’entourent.  


DENIS BILLAMBOZ

Alors que la pandémie s’étendait sur la planète, Jean-Claude MARTIN a pris la plume pour dire comment il a vécu ce premier assaut viral et ce premier confinement. Jean-Claude, lui, a pris sa plume qu’il quitte rarement, pour dire ce qu’il ressentait en cette période de crise sanitaire stigmatisant au passage tous ceux qui n’ont tenu le rôle qui leur était dévolu, tous ceux qui ont failli … et ils sont nombreux.

Jean-Claude Martin - Écrivain (Site officiel)

Comme tous les Français, et d’autres citoyens de divers pays, Jean-Claude Martin a été confiné chez lui du 23 mars au 7 mai 2020 pour participer à la lutte contre l’invasion du Coronavirus, il en a tiré ce petit recueil de textes courts ou plus exactement de poésie en prose. Il explique lui-même sa démarche littéraire dans un texte écrit pour une autre circonstance : « … J’essaye de faire tenir en quelques lignes des rencontres, des moments, des éclats, des éclatements, des éclairs, des éclaircies… » et ainsi de suite, pour évoquer tout ce qui peut interpeler un poète réduit à l’inaction physique dans un espace clos. Ces textes sont accompagnés de sept jolis dessins de Pierre Rosin.

Dans ces poèmes en prose, il évoque le lieu où il est confiné, le cerisier, la nature environnante, l’air pur de sa campagne mais pas seulement, il raconte aussi la nouvelle situation impliquée par la présence du satané virus. C’était au temps du premier confinement et nous étions alors très sensibilisés à la nécessité de limiter les contacts avec les personnes et des objets pouvant colporter l’ennemi redouté. « Etrange temps où l’on ne doit toucher ni gens ni choses », dit le poète en ajoutant plus loin « Pourvu que cela ne nous apprenne pas encore à rejeter… ».

« Même le plus misanthropes des misanthropes s’en lasserait ». « Tout le monde rêve d’après », comme tous ses concitoyens le poète se lasse et le confie à sa page. Il a soudain conscience d’être la victime de l’être plus insignifiant de la vie… Et le temps s’écoule lentement, lentement, sans que l’horizon s’éclaircisse, l’importun est toujours là à l’affut de poumons à dévorer. L’humilité gagne, le poète se satisferait bien d’un peu d’espoir, d’un rai de lumière, …, « Pour la suite on verra » et j’ajouterais volontiers un an après, on la voit bien…

Comme beaucoup, le poète a accusé le coup, fléchi, incliné la tête mais il a bientôt compris que la pire des solutions serait de baisser la garde, de laisser le champ libre à l’ennemi en perdant la foi en la vie « … Respirer, seulement respirer. Remettre en marche les poumons. Sans s’inquiéter du mécanisme. Comme un mot vient parès un autre dans une phrase. Marcher un peu. Lever la tête et voir le ciel. Apprendre à ne plus renoncer ». « … Revenir … Renaître … Recommencer… ».

En quelques pages, de quelques liges, de quelques mots, Jean-Claude Martin a planté le décor, il dit ce qui est arrivé, ce à quoi nous étions confrontés, ce à quoi nous étions condamnés, ce qui nous accablait mais aussi ce à quoi nous ne devions pas céder, comment nous devions nous comporter, réagir, pour déjà voir l’après. Tout en nous rappelant qu’« On a besoin des autres pour être seuls ».

Le père Hugo l’a bien dit : « Seul le poète a le front éclairé ! ».

Le site de Jean-Claude MARTIN



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