samedi 19 novembre 2016

A L'INDEX n°32



Vous qui avez l'amabilité de vous rendre sur ce site, prenez le temps de lire ces lignes pour mieux nous connaître et comprendre pourquoi votre soutien nous est premier - Merci à vous !

A L'index est avant toutes choses une revue dont le premier numéro est paru en 1999.  Dans un premier temps, "prolongement papier"  des Rencontres du "Livre à Dire (1997/2012), elle poursuit, aujourd'hui encore son chemin, se voulant avant tout un espace d'écrits. Au fil des numéros, elle a vu son format, sa couverture, se modifier. Pour se présenter aujourd'hui et depuis sa 20iéme livraison sous un format plus réduit (A5) et une couverture "fixe" avec comme identité visuelle la vignette créée pour la revue par l'ami Yves Barbier.

Les vingt premiers numéros ont été imprimés par l'Imprimerie Spéciale du Soleil Natal dirigée par le poète-éditeur Michel Héroult. La mort subite et prématurée de ce dernier, en septembre, 2012 a laissé la revue orpheline et désemparée. Le tirage du numéro 20 n'ayant été livré que pour moitié, il était impératif de trouver un nouvel imprimeur. La question se posa néanmoins de la cessation de parution.
Primitivement tournée presque exclusivement vers la poésie contemporaine, la revue s'est, au fil des livraisons, ouverte à la prose (nouvelles, textes courts, textes analytiques) Aujourd'hui un équilibre entre ces divers types d'écriture est recherché lors de l'élaboration de chaque numéro. Par ailleurs A L'Index travaille avec des dessinateurs et l'illustrateurs.

Si la revue se présente sous une forme le plus souvent anthologique, avec des rubriques récurrentes, elle consacre aussi à intervalles réguliers des numéros à un auteur qu'elle choisit. Ces numéros sont dits : "Empreintes". Depuis 2015 la revue publie également (hors abonnement) et au rythme d'un titre par an, des ouvrages de poésie en bilingue. La collection s'intitule : "Le Tire-langue". Y ont été publiés à ce jour le poète kosovar Ali Podrimja, le poète turc Özdemir Ince et la poétesse italienne Chiara de Luca. Y est programmé le poète espagnol Miguel Casado.
 A côté de cette collection, d'autres existent : "Pour mémoire" où nous avons republié en partenariat avec les éditions Levée d'encre en 2015 "La légende du demi-siècle" d'André Laude et en 2016 "Le rêve effacé" récit de l'écrivain voyageur Jean-Claude Bourlès ainsi que la collection "Les Cahiers" où, sous la direction de Jean-Marc Couvé, est paru un "Pour Soupault" en 2014.

Tous ces titres sont vendus hors abonnement.

Pour l'avenir une collection de poésie contemporaine est envisagée. Son nom "Les Nocturnes" sa spécificité : les ouvrages qui la composeraient, seraient écrits à quatre mains.
2017 verra la sortie  du premier titres de la collection : "Plaquettes" qui comme son nom l'indique se présentera de petits ensembles de poèmes ou de proses à un prix modique : 7€ port compris. Avec l'espoir de donner envie de lire des auteurs contemporains.  


La revue A L'Index et les collections satellites, ne bénéficient d'aucune aide et se diffusent par abonnement ou achat au numéro, Notre seule publicité : le bouche à oreille des lecteurs et la fidélité de ceux qui nous connaissent et nous lisent.



Les textes lui étant soumis le sont uniquement par voie informatique (revue.alindex@free.fr)

Ce numéro 32 paraîtra en janvier 2017 .


Format 21X15 - env 190 pages intérieures - 
(tirage 100 exemplaires)
prix public 17 € (port compris)

Abonnement 2 numéros 26 €

adresse: 
Revue A L'INDEX
Jean-Claude TARDIF
11, rue de Stade 
76133 Epouville
revue.alindex@free.fr








TABLE DES MATIÈRES

Au doigt & à l’œil par Jean-Claude Tardif
Trois Inédits de Jean-Pierre Chérès
Le Météore & le Jasmin -Essai sur la Poésie- de Luis Porquet
Khi (poème) de Paola Bonetti

Traduction : Laurence Fosse, Dominique Masson et Gérard Trougnou
Ardoises (poèmes) de Michaël Gluck
Fugue de lieu (poème) de Marie-Claude San Juan
Quatre poèmes de Laurent Nuchy
Castiglione (texte court) de Luc Demarchi


Jeu de Paumes - Petite anthologie portative -
Sahar Ararat - Patrick Beaucamps - Éric Chassefière - Guy Girard - Hubert Le Boisselier - Gérard Le Gouic - Philippe Martinez - Roland Nadaus - Claude Serreau – Claude Vancour

L'accident – de mémoire de hérisson - (nouvelle) de Jean-Claude Tardif
Deux poèmes inédits de Françoise Canter
Une voix grecque : Nikos Bélias
traduction d'Alexandre Zotos
En attendant l'aurore - Notes éparses - de Philippe Beurel
L'ho sentito implorare con durezza (poème) de Ferruccio Brugnaro 
traduction de Jean-Luc Lamouille
La Jeune Parque de Paul Valéry : pour soulever le voile…
- texte - par Antoine Houlou-Garcia
Archéologie d’une pierre (extrait) de Raymond Farina
Cuba Libre (texte) de Henri Cachau
Ik waccht op de trein/ J'attends le train de Michel Westrade
Poèmes inédits de Luis Benitez
traduction de Cecilia Cecchi
Hôtel Artaud all’alba (poème) de Ettore Fobo
Version française de Daniel Dragomirescu & Jean-Claude Tardif
Quatre petites proses de Rabiaa Marhouch
Tercets au goût de Haïku de Marie Laugerie
Vengeance de bonne femme & Autres de Florentine Rey
Deux poèmes de Parviz Khazraï
Que se passe-t-il ? (prose) de Raymond Delattre
Château-branlant (poèmes) de Gianmarco Pinciroli
Traduit de l’italien par Raymond Farina
Là-bas, en bas, tout en bas (nouvelle) de Christian Jordy

Montrés du doigt par Jean Chatard et Gérard Paris




Gianmarco Pinciroli Gianmarco Pinciroli a été professeur de philosophie et d’histoire au Lycée C. Ferraris de Varèse. Poète et essayiste, Il a collaboré à de nombreuses revues de littérature, musique et cinéma. Auteur des ouvrages Comunicazione et segnità (Thélème, Turin, 2002) et Solitudine e scrittura (Ibis, 2013),  il est actuellement rédacteur de la revue “Paideutika”.


 On en parle

À l’index N°32 (2016)
Comme toujours avec cette revue, c’est, en ouverture, le solide éditorial de quatre pages qui donne l’impulsion. Les propos de Jean-Claude Tardif sont tellement pertinents qu’il faudrait les citer intégralement. Les textes qui suivent cette mise en bouche se placent tout à fait dans le mouvement initié. On y trouve des suites de poèmes (Michaël Glück, Eric Chassefière, Roland Nadaus,…) ou des poèmes isolés (Gérard Le Gouic, Hubert Le Boisselier, Jean-Pierre Chérès,…), tous de bonne tenue. Le domaine étranger n’est pas oublié avec Françoise Canter pour les Etats-Unis, Nikos Belias pour la Grèce, Luis Benitez pour l’Argentine et surtout quatre poètes pour l’Italie : Ferruccio Brugnaro, Ettore Fobo, Paola Bonetti et Gianmarco Pinciroli. On trouve aussi dans ce numéro des approches théoriques comme le très agréable « essai sur la poésie » de Luis Porquet ou l’étude sur la Jeune Parque de Paul Valéry par Antoine Houlou-Garcia. En alternant habilement poèmes, nouvelles, essais et notes de lecture, Jean-Claude Tardif a construit un superbe numéro à la fois cohérent et diversifié. Quelques notes de lecture viennent clore cette épaisse livraison de A l’index, revue indépendante qui suit courageusement son chemin « sans la moindre subvention », ce qui est plus que méritant par les temps qui courent.

À l’index N°32 (2016), 196 pages, 17 euros – 11, rue du Stade- 76133 Epouville ou revue.alindex@free.fr





  • À L'INDEX - espace d'écrits - n°32 - Collectif -

    J'aimerai vous faire partager ma dernière découverte : une revue qui fait la part belle aux auteurs contemporains : A l'index - espace d'écrits. Elle nous propose essentiellement de la poésie (36 auteurs se partagent ses 192 pages), mais pas que. Vous y trouverez également des nouvelles, des articles - lisez La Jeune Parque de Paul Valéry d'Antoine Houlou-Garcia - et des notes de lecture sur une sélection de recueils publiés récemment. Et tout cela dans une édition soignée au format "livre".
    Je ne pourrais tout détailler, alors de façon très arbitraire, je vais m'attacher à mettre en lumière ce qui m'a séduite : 
    - la présence d'auteurs étrangers (italiens, anglais, grecs, ...) dont les poèmes sont présentés dans leurs langues originelles accompagnés de leurs traductions. Ce San Geronimo translates deFrançoise Canter - Saint Jérôme, patron des traducteurs - comme une mise en abîme, un hommage à tous ces passeurs de sens...
    - cette promesse tenue, d'horizons partagés. Voyager au creux des mots, en suivre les contours et s'ouvrir à d'autres territoires... Et pour ceux dont nos pieds ont déjà foulés les sols, se retrouver en quelques instants auprès de leur auteur : En attendant l'aurore, apprécier la beauté de ces notes éparses, de Philippe Beurel :
    Vallée de la Vilaine. Un reste d'or dans le ciel et voila les nénuphars, ornements immobiles des canaux, nimbés d'une dernière lumière. L'ombre a gagné chaque recoins du jardin, devenu muet. A l'orée de la forêt montent le dernier chant d'oiseau et bientôt  le silence que viendront rompre, ici et là, les aboiements des chiens, vigie des hameaux. Comme tombe le soir sur la campagne, tombe le soir sur la vie d'un homme.
    À L'INDEX - espace d'écrits - n°32 - Collectif -Florentine Rey, qui a été une réelle découverte pour moi. 
    Il y a quelque chose de léger et à la fois d'incisif dans son écriture qui tranche, coupe et vous rappelle à une réalité qu'on aimerait bien souvent oublier la guerre ne se guérit pas. Et ce si beau si vieille ! qui vient se cogner, comme en écho, au Là-bas, en bas, tout en bas deChristian Jordy :
    Comme je ne souhaite pas finir là-bas, je préfère encore en terminer ici, en bas, tout en bas, devant vous. Il se trouvera bien quelqu'un pour venir me détacher...
    - le plaisir de retrouver Gérard Le Gouic, avec Ce poème inédit,emplit de gravité et de malice...
    - et tous les poètes qui ont contribué à ce numéro et que je ne peux malheureusement tous citer. J'espère vous avoir donné l'envie de les découvrir. Sans doute, vous arrêterez vous sur d'autres mots, d'autres histoires, d'autres faiseurs de sens que ceux que je viens de citer...
    Et pour finir, je voudrais vous parler de cette belle introduction de Jean-Claude Tardif - poète et créateur de la revue - qui s'ouvre sur une nostalgie touchante mêlée d'une détermination et d'une lucidité qui force le respect : Écrire et a fortiori publier de la poésie aujourd'hui, c'est souvent faire acte de résistance. Et que dire de ceux qui osent en lire ?
    J'aime l'idée que la langue et une partie de la littérature qu'elle contient, qu'elle héberge, ont des allures de marchandises de contrebande. Trésors passés sous le manteau et par des chemins détournés. Drailles, sentes tracées par quelques uns aux profits de lecteurs-voyageurs curieux - il n'est pas interdit de les souhaiter nombreux - ou pour des vagabonds, hoboes du livre à petit tirage. Le lecteur de poésie et a fortiori des revues fait partie, à n'en pas douter, de cette confrérie de crèvent-la-ligne. Et je ne peux que souhaiter que certains de ses membres trouvent de quoi se nourrir, ne serait-ce que sur le pouce, entre les pages de À L'INDEX.

    À tous les crèvent-la ligne, je ne dirais qu'une seule chose : ne passez pas à côté de cette si belle revue !

21/01/2017


« NE PLUS RIEN DIRE QUE L’ESSENTIEL… », A L’INDEX NUMÉRO 32…

INDEX 32.jpg« Ne plus rien dire / que l’essentiel
   Ne plus rien faire / que l’éphémère »
              Jean-Pierre Chérès, Silex (A L’Index 32)
De nouveau, relisez le texte de Jean-Pierre Chérès en quatrième de couverture. Autre fragment que j’en retire... «  Se perdre dans les gens pour se retrouver dans le sens… ».
De nouveau, regardez la vignette de couverture : c’est aussi cela la poésie, cette répétition du regard sur l’essentiel du sens.
Ce numéro 32 est essentiellement constitué de poèmes. L’introduction de Jean-Claude Tardif met l’accent sur la liberté, dans le refus de toute compromission, pour une poésie qui se veut être toujours ce qu’elle fut, « le parler premier des hommes ». Il met aussi l’accent sur le rapport « singulier » du lecteur au livre. Singulier, donc, aussi, hors des règles commerciales des circuits soumis à des normes.
De Jean-Pierre Chérès on retrouve trois poèmes inédits, denses et forts : Silex, Strates, Rages. Le silex, pour un retrait dans le silence froid de la pierre, pour « Ne plus rien dire / que l’essentiel »… Les « strates de la mémoire » pour une archéologie intime. Et les rages, pour une mémoire de perte. Peut-être. 
Suit un texte de Luis Porquet, que j’ai apprécié particulièrement, au point de symboliquement pourvoir le co-signer. Un « essai » qui me semble correspondre à une conception très haute de la poésie. Ses premières références, dans « L’Éclat fuyant du météore » répondent à cette exigence : Héraclite, René Char, Daniel Pons, Suzuki, Octavio Paz… Et les fragments qu’il cite ensuite, pour « L’Offrande céleste du jasmin », sont là pour soutenir un ancrage de cette sorte d’écriture : l’Espagne est pour lui le pays où s’écrit le mieux une poésie essentielle : « L’écrivain ibérique s’inscrit dans la chair palpitante du monde. Son langage est l’ennemi des pirouettes abstraites et de l’esbroufe intellectuelle. » (…) « Le poète hispanique est vêtu de son âme ». Poésie essentielle au sens fort : nécessaire et traitant de l’essence de l’être, une poésie où la mystique s’écrit, en lien avec une conscience cosmique. « Hispanique », c’est l’Espagne, mais aussi la langue, avec la poésie de Luis Mizon et le chant de Paco Ibañez. Mais citer Lorca, Alberti, Jimenez, Hernandez, Bergamin, Gamoneda, n’empêche pas de puiser des références clés chez Novalis, ou d’avoir Jean Grenier comme maître à penser (un des…). Universalisme de celui pour qui le zen paraît être un centre repère, et le yoga de l’art, une clé de la création. Parce que le « duende » de Lorca, qui ici serait figuré par le jasmin et l’ancrage charnel du poète espagnol (sans être nommé), le duende est connexion cosmique.  Comme Bergamin, Luis Porquet refuse « le procédé, le truc », ces « falsifications », pour chercher ce qui transmet la part de « lumière » (ou plus que la part). 
Et justement, dans les textes qui suivent, ne cherchez pas de procédés artificiels. Ni dans « Ardoises » de Michaël Glück - un de mes auteurs lu et relu depuis longtemps, lui qui disperse ses textes dans des micro-éditions, créatrices de poèmes sculptés parfois (j’ai ainsi de lui une pierre gravée, un bois cachant un texte, un parchemin long… et des petits carrés de « pré#carré », etc.). Poème, « Ardoises », où l’on sent une sourde colère, pour affirmer que les mots convoquent le réel et que le réel, même d’horreur, doit être dit dans « un poème sans fin », qui est en lui, avant même l’écriture… 
Proximité de mémoire entre Michaël Glück et Laurent Nuchy, je le sais et je le lis : « Hillel et Myriam répondirent… / Suis-je allé jadis à ma rencontre? » (Le Golem,).
Entre eux (merci pour ce choix), mon long poème « Fugue de lieu ». Mémoire(s), aussi, et démarche posée sous forme de questionnement, pour relier deux axes : « Faire silence, en mystique sans dieu ni dieux, ou se faire bruyant prophète de paix? Être le démiurge caché d’un monde miroir, changer l’eau sombre? ».
Et, juste après, une nouvelle de Luc Demarchi, « Castiglione », où (décidément, c’est un thème récurrent dans ce numéro, mémoire…) l’auteur raconte un souvenir d’enfance, vacances dans une étrange maison sans eau ni électricité, devant une plage et une mer où serait enfouie une ville d’autrefois. Comme le sont, dans la mer de la mémoire, les souvenirs qu’on déchiffre et un réel disparu. 
Échos, encore, d’un texte à un autre. Au « Silex » de Jean-Pierre Chérès répond « Archéologie d’une pierre » de Raymond Farina : métamorphoses de la pierre, arme ou galet de douceur, ou sculpture créatrice de beauté… Autres échos, les pierres de Roland Nadaus… 
A la maison enfuie (dans le passé) de Luc Demarchi répond celle que quitte le personnage de Jean-Claude Tardif dans « L’accident », en laissant une feuille vierge, sans message, pour aller (accident ou suicide?) se détruire (mourir?) en voiture. Etrange récit, dont l’étrangeté même fait la profondeur du personnage au sujet duquel on se demande ce qu’il fut et ce qui l’a mené à cet instant. On tente une interprétation, et elle se détache, comme la première poupée russe qui en cache une autre et une autre, la dernière se brisant en éclats de sens possibles. A-t-on compris? Pas sûr, et tant mieux. 
Antoine Houlon-Garcia, lui, cherche dans un bref essai fouillé sur La Jeune Parque, « de quelle Ariane Valéry nous fait le récit »… Ariane mythologique ou femme ouvrant un pan autobiographique… 
Beaucoup de traductions, dans ce numéro. Textes, poèmes, issus de plusieurs langues… Ne pouvant tout relever je choisis de citer des vers de Luis Benitez. Pour déclencher l’envie de lecture de ses poèmes, et des autres… 
« Permets à ton ombre ou à la nuit d’humecter tes paupières , / Ainsi n’entrera pas en toi / le feu et l’avenir ne t’effleurera point. »
(…)
« Les spectres que je fus épient derrière les mots / le mouvement de la vie, plus torrentielle que le temps, / car je fus spectre et spectres sont les choses / et les hommes. »
(…)
« Il est inutile que je dédie / à ceux qui m’écoutent / une vérité : ils en feront des miettes. / De leurs miettes naîtra Lao-Tseu. »
(…)
« Ce soir et une partie de la nuit / je suis retourné m’immerger dans la mer épaisse / où nous flottons, êtres et choses. » (…) « Je n’ai pas vu de berge. Tout est mer. / Ceux qui craignent la berge / ne savent pas qu’ils cheminent dans la mer. »
(…)
«… le brillant de l’humble couleur a réuni en mots / le visage de ce qui a été vu »
(…)
« Pour moi, la certitude est le brillant chemin de son jamais. »
………………..
Pour lecture…
MC San Juan
Revue déposée librairie Compagnie, Paris… http://www.librairie-compagnie.fr 

samedi 8 octobre 2016

"LE TIRE-LANGUE" présente Chiara de Luca "La Ronde du rêve"

"LE TIRE-LANGUE"

La collection "Le Tire-Langue" a pour vocation de proposer à la lecture des ouvrages de poésie contemporaine en version bilingue. Les titres précédemment parus, sont "Le pays perdu de ma naissance" du poète kosovar de langue albanaise Ali Podrimja  et "Août 36 Dernier mois dans le ventre de ma mère" du poète turc  Özdemir Ince

Ouvrages vendus 17 € (port compris) même coordonnée que la revue A L'INDEX



"La Ronde du Rêve" de Chiara de Luca
vient de paraître dans une traduction française de Elisabetta Barbier-Visconti & Jean-Claude Tardif  

Ce recueil est accompagné d'une préface de Werner Lambersy.


A L'INDEX n°31

Ce numéro 31 est paru en Septembre 2016.Format 21X15 - 169 pages intérieures - (tirage 600 exemplaires)

prix public 17 € (port compris)
Abonnement 2 numéros 26 €

adresse: 
Revue A L'INDEX
Jean-Claude TARDIF
11, rue de Stade 
76133 Epouville
revue.alindex@free.fr






TABLE DES MATIÈRES


Au doigt & à l’œil par Jean-Claude Tardif
Reproduction de l'affiche Tarn en Poésie 2016
Jean-Louis Giovannoni par Georges Cathalo
Portrait de Jean-Louis Giovannoni par Jacques Basse
Inédits de Jean-Louis Giovannoni

ARPO – Tarn en poésie
Jeudi 7 avril 2016
Rencontre à Gaillac – Collège Taillefer
Inauguration de Tarn en Poésie - Carmaux
poème Jean-Lucien Aguié
Vendredi 8 avril 2016
Rencontre à Albi – Lycée Lapérouse
Rencontre à Carmaux -LPO Jean Jaurès – Carmaux
« Notes d'une écoutante » par Carmen Fuentes
Médiathèque d'Albi
Rencontre avec le public, Médiateur Emmanuel Laugier
Fiches par Emmanuel Laugier
Samedi 9 avril 2016- suite et fin (déjà)
Ah l'index ! De Lucien Enderli

Autour de Jean-Louis Giovannoni


Toujours Nouveau par Bernard Noël
Des livres de Jean-Louis Giovannoni par James Sacré
Je n'écris plus de poème... par Jean-Claude Tardif


Quelques réactions des participants et de lecteurs


Bonjour,


 je viens de lire avec grand plaisir le n° 31 de A l'index, vos interventions à  Tarn en poésie, accompagnant Jean-Louis Giovannoni, et le surgissement de pas mal d'élèves lancés dans l'écriture poétique.

 Je voulais vous dire le plaisir de lire tout cela, la présentation des gens, les mouvements des uns et des autres, les questions, les réponses, les lectures d'autres poètes. On pouvait s'y croire ! Etant abonné à  ARPO (à qui nous envoyons régulièrement la revue GONG), je connais les n° de revue consacrés à  ces rencontres depuis plusieurs années. Y a pas photo, non. Grand merci. Jean Antonini


 On en parle


« À l’index N°31 » (2016)
La revue À l’index se décline en deux séries. Tout d’abord la collection Empreintes qui a présenté 9 numéros spéciaux consacrés à des poètes tels que Werner Lambersy, Jean-Max Tixier ou Hervé Delabarre. Il y a ensuite les numéros ordinaires où voisinent suites poétiques, nouvelles et notes critiques. Et puis il y a enfin ce numéro 31 entièrement consacré au riche compte-rendu des journées de Tarn-en-poésie. Ces rencontres sont organisées par ARPO, la dynamique association tarnaise connue en particulier pour être à la tête du Conservatoire des revues de poésie de Carmaux avec plus de 35000 volumes. Cette année, pour la 34° édition, Jean-Louis Giovannoni était le poète invité. Jean-Claude Tardif l’a suivi tout au long se son périple allant de classe en médiathèque pour en dresser ici un fidèle compte-rendu où figurent les échanges avec les élèves et leurs dévoués professeurs. Le point d’orgue de ces journées fut la soirée du 8 avril en présence d’un nombreux public, soirée animée par Emmanuel Laugier, grand connaisseur de l’œuvre de Giovannoni. On lira avec intérêt les 35 pages extraites d’un recueil inédit intitulé Les Moches. On lira également les surprenants poèmes écrits par les collégiens et par les lycéens. En fin de revue, juste avant une imposante bibliographie, trois poètes amis de l’invité (Bernard Noël, James Sacré et Jean-Claude Tardif) livrent des approches différentes et complémentaires de l’œuvre si riche et si singulière de Giovannoni.
À l’index N°31 (2016), 174 pages, 17 euros – 11 rue du Stade 76133 Epouville

21/01/2017

« NE PLUS RIEN DIRE QUE L’ESSENTIEL… », A L’INDEX NUMÉRO 32…

INDEX 32.jpg« Ne plus rien dire / que l’essentiel
   Ne plus rien faire / que l’éphémère »
              Jean-Pierre Chérès, Silex (A L’Index 32)
De nouveau, relisez le texte de Jean-Pierre Chérès en quatrième de couverture. Autre fragment que j’en retire... «  Se perdre dans les gens pour se retrouver dans le sens… ».
De nouveau, regardez la vignette de couverture : c’est aussi cela la poésie, cette répétition du regard sur l’essentiel du sens.
Ce numéro 32 est essentiellement constitué de poèmes. L’introduction de Jean-Claude Tardif met l’accent sur la liberté, dans le refus de toute compromission, pour une poésie qui se veut être toujours ce qu’elle fut, « le parler premier des hommes ». Il met aussi l’accent sur le rapport « singulier » du lecteur au livre. Singulier, donc, aussi, hors des règles commerciales des circuits soumis à des normes.
De Jean-Pierre Chérès on retrouve trois poèmes inédits, denses et forts : Silex, Strates, Rages. Le silex, pour un retrait dans le silence froid de la pierre, pour « Ne plus rien dire / que l’essentiel »… Les « strates de la mémoire » pour une archéologie intime. Et les rages, pour une mémoire de perte. Peut-être. 
Suit un texte de Luis Porquet, que j’ai apprécié particulièrement, au point de symboliquement pourvoir le co-signer. Un « essai » qui me semble correspondre à une conception très haute de la poésie. Ses premières références, dans « L’Éclat fuyant du météore » répondent à cette exigence : Héraclite, René Char, Daniel Pons, Suzuki, Octavio Paz… Et les fragments qu’il cite ensuite, pour « L’Offrande céleste du jasmin », sont là pour soutenir un ancrage de cette sorte d’écriture : l’Espagne est pour lui le pays où s’écrit le mieux une poésie essentielle : « L’écrivain ibérique s’inscrit dans la chair palpitante du monde. Son langage est l’ennemi des pirouettes abstraites et de l’esbroufe intellectuelle. » (…) « Le poète hispanique est vêtu de son âme ». Poésie essentielle au sens fort : nécessaire et traitant de l’essence de l’être, une poésie où la mystique s’écrit, en lien avec une conscience cosmique. « Hispanique », c’est l’Espagne, mais aussi la langue, avec la poésie de Luis Mizon et le chant de Paco Ibañez. Mais citer Lorca, Alberti, Jimenez, Hernandez, Bergamin, Gamoneda, n’empêche pas de puiser des références clés chez Novalis, ou d’avoir Jean Grenier comme maître à penser (un des…). Universalisme de celui pour qui le zen paraît être un centre repère, et le yoga de l’art, une clé de la création. Parce que le « duende » de Lorca, qui ici serait figuré par le jasmin et l’ancrage charnel du poète espagnol (sans être nommé), le duende est connexion cosmique.  Comme Bergamin, Luis Porquet refuse « le procédé, le truc », ces « falsifications », pour chercher ce qui transmet la part de « lumière » (ou plus que la part). 
Et justement, dans les textes qui suivent, ne cherchez pas de procédés artificiels. Ni dans « Ardoises » de Michaël Glück - un de mes auteurs lu et relu depuis longtemps, lui qui disperse ses textes dans des micro-éditions, créatrices de poèmes sculptés parfois (j’ai ainsi de lui une pierre gravée, un bois cachant un texte, un parchemin long… et des petits carrés de « pré#carré », etc.). Poème, « Ardoises », où l’on sent une sourde colère, pour affirmer que les mots convoquent le réel et que le réel, même d’horreur, doit être dit dans « un poème sans fin », qui est en lui, avant même l’écriture… 
Proximité de mémoire entre Michaël Glück et Laurent Nuchy, je le sais et je le lis : « Hillel et Myriam répondirent… / Suis-je allé jadis à ma rencontre? » (Le Golem,).
Entre eux (merci pour ce choix), mon long poème « Fugue de lieu ». Mémoire(s), aussi, et démarche posée sous forme de questionnement, pour relier deux axes : « Faire silence, en mystique sans dieu ni dieux, ou se faire bruyant prophète de paix? Être le démiurge caché d’un monde miroir, changer l’eau sombre? ».
Et, juste après, une nouvelle de Luc Demarchi, « Castiglione », où (décidément, c’est un thème récurrent dans ce numéro, mémoire…) l’auteur raconte un souvenir d’enfance, vacances dans une étrange maison sans eau ni électricité, devant une plage et une mer où serait enfouie une ville d’autrefois. Comme le sont, dans la mer de la mémoire, les souvenirs qu’on déchiffre et un réel disparu. 
Échos, encore, d’un texte à un autre. Au « Silex » de Jean-Pierre Chérès répond « Archéologie d’une pierre » de Raymond Farina : métamorphoses de la pierre, arme ou galet de douceur, ou sculpture créatrice de beauté… Autres échos, les pierres de Roland Nadaus… 
A la maison enfuie (dans le passé) de Luc Demarchi répond celle que quitte le personnage de Jean-Claude Tardif dans « L’accident », en laissant une feuille vierge, sans message, pour aller (accident ou suicide?) se détruire (mourir?) en voiture. Etrange récit, dont l’étrangeté même fait la profondeur du personnage au sujet duquel on se demande ce qu’il fut et ce qui l’a mené à cet instant. On tente une interprétation, et elle se détache, comme la première poupée russe qui en cache une autre et une autre, la dernière se brisant en éclats de sens possibles. A-t-on compris? Pas sûr, et tant mieux. 
Antoine Houlon-Garcia, lui, cherche dans un bref essai fouillé sur La Jeune Parque, « de quelle Ariane Valéry nous fait le récit »… Ariane mythologique ou femme ouvrant un pan autobiographique… 
Beaucoup de traductions, dans ce numéro. Textes, poèmes, issus de plusieurs langues… Ne pouvant tout relever je choisis de citer des vers de Luis Benitez. Pour déclencher l’envie de lecture de ses poèmes, et des autres… 
« Permets à ton ombre ou à la nuit d’humecter tes paupières , / Ainsi n’entrera pas en toi / le feu et l’avenir ne t’effleurera point. »
(…)
« Les spectres que je fus épient derrière les mots / le mouvement de la vie, plus torrentielle que le temps, / car je fus spectre et spectres sont les choses / et les hommes. »
(…)
« Il est inutile que je dédie / à ceux qui m’écoutent / une vérité : ils en feront des miettes. / De leurs miettes naîtra Lao-Tseu. »
(…)
« Ce soir et une partie de la nuit / je suis retourné m’immerger dans la mer épaisse / où nous flottons, êtres et choses. » (…) « Je n’ai pas vu de berge. Tout est mer. / Ceux qui craignent la berge / ne savent pas qu’ils cheminent dans la mer. »
(…)
«… le brillant de l’humble couleur a réuni en mots / le visage de ce qui a été vu »
(…)
« Pour moi, la certitude est le brillant chemin de son jamais. »
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samedi 4 juin 2016

CHOISIR L’ÉTÉ (Collection Les Nocturnes - Titre 1)

Collection Les Nocturnes
(poésie contemporaine)

Jean Chatard/Jean-Claude Tardif « Choisir l'été » poèmes
préface Werner Lambersy - Frontispice Jacques Basse

paru en Mai 2016. 21X15 - 101 pages interieures (tirage 120 exemplaires)





 On en parle
C’est sans doute le dernier livre de poèmes de Jean Chatard, ainsi que celui-ci me l’annonçait dans une lettre de juillet 2015… Chatard, après avoir bourlingué sur les mers et bourlingué en pensée dans les transports parisiens (qu’il ne quittera qu’à la retraite) a toujours servi la poésie. Il a choisi pour son coup d’adieu (mais sait-on jamais ? ) l’un des exercices les plus difficiles : ce recueil, « Choisir l’été », est écrit avecJean-Claude Tardif, les poèmes de Chatard figurant sur les pages de tribord et ceux de Tardif sur celles de bâbord… Comme l’ancien animateur du Puits de l’Ermite me l’écrit dans sa dédicace. On peut donc lire cet ouvrage à son gré : uniquement les poèmes de Chatard, suivis d’une lecture de ceux de Tardif (à moins que ce ne soit l’inverse) ou alors en continu. J’ai commencé par la seconde. 
Disons-le tout de suite : l’exercice tenté par les deux poètes me laisse perplexe. J’ai eu quelques difficultés à entrer dans ce dialogue. Je ne saisis pas toujours en quoi l’un répond à l’autre, est-ce une affaire de pudeur ?
Sans aller jusqu’aux Texticules du hasard où la référence était le centon (1) c’est-à-dire de citer des mots des textes lus pour fabriquer son poème, j’aurais aimé un rapprochement plus étroit entre les poèmes de Tardif et ceux de Chatard… Certes, parfois (comme pp 16 et 17), les deux poètes donnent l’impression de dialoguer le temps du poème : sans doute est-ce dû au thème du poème et à l’adresse de Chatard à Tardif … Ou comme aux pages suivantes où la confiture de l’un répond aux faims de l’autre. Souvent, un mot suffit pour que l’autre rebondisse (chemins / sentier, ou je la regarde / je regarde les hommes, ou encore nuit / ombre…). Mais ça reste fugitif, c’est que le lecteur découvre deux univers poétiques très prenants. 
J’ai retrouvé l’univers propre à Jean Chatard, ce que quelqu’un appelle le surréel, un surréel traversé de marins, de navires et de mirages. L’enjambement, fréquent, laisse à supposer que Chatard court après je ne sais quoi ; un plus de réalité ? Il faudra, un jour, écrire une étude sur l’art de l’enjambement chez Jean Chatard.
Je suis moins familiarisé avec celui de Jean-Claude Tardif, beaucoup moins : je crois me souvenir n’avoir lu qu’un recueil de lui (assez atypique me semble-t-il). Ce qui est trop peu : c’est donc plus une découverte que de véritables retrouvailles. Je trouve un poète soucieux de ses mots qui captent le réel au plus près sans ignorer l’échappée sur l’ailleurs : on croit presque sentir le jardin ou le soleil, on croit voir « le trait argenté de la truite »  ! Les quatre premiers vers du poème de la page 42 sont éclairants :« Le poème dort dans l’épaisseur du vent, / sous l’ourlet de la terre / dans la chaleur des mots / qu’on oublie de bercer. » J’aime cette approche du poème, même si ce dernier est avant tout un travail, beaucoup de travail ; même si le poète finit par ne plus s’en rendre compte.
Werner Lambersy, dans sa préface, a raison de souligner ce que le livre doit à « la bannière rouge de l’urgence à combattre jusqu’au bout pour le profit d’amour et le butin de cœur du genre humain, ce mauvais genre parfois si généreux, souvent même génial ! » C’est peut-être là que se trouve le dialogue entre Tardif et Chatard. 
Alors, quelle lecture privilégier ? Aucune sans doute : « Choisir l’été » sera sans doute l’un des rares recueils à lire deux fois ! Car il est une histoire d’amitié entre deux hommes qui partagent « les alcools »de la poésie et les « croûtes de pain » du poème. 
Lucien Wasselin.


Jean Chatard et Jean-Claude Tardif : « Choisir l’Été »




La pratique régulière de l’écriture poétique est une expérience généralement individuelle mais il arrive parfois que, grâce à des liens amicaux, deux poètes mettent en commun leur créativité pour composer un recueil dit « à quatre mains ». C’est le cas avec ce beau livre qui réunit les poèmes de deux amis de longue date. En croisant habilement leurs textes, ils ouvrent de nouvelles perspectives, tracent des sentiers inédits et témoignent de façon concrète qu’il est possible d’avancer face aux fracas du monde actuel. Encore faut-il avoir le courage de ces deux auteurs pour s’efforcer de changer « en or le bel ennui des habitudes ». Alors, « le jour avance plus vite / que ne le veulent les mots / ceux du poème que j’essaie d’écrire » et ceux qui tentent de faire le contrepoids au rouleau compresseur du temps qui passe.
La préface de Werner Lambersy invite le lecteur à une fructueuse découverte en prenant « la direction à suivre pour s’égarer », en s’aventurant sur « des terres poétiques souvent inexplorées ». Le préfacier n’hésite pas à rappeler le fertile parcours de ces « pirates d’abordage en hautes mers  », car, à un moment donné, il faudra« choisir l’été pour maintenir le rêve / son équilibre / face à la mort qui vient », choisir l’été pour « sentir monter le soir / le long des roses noires », choisir l’été pour plus tard, quand l’hiver sera venu. On ne peut que s’accorder avec cette belle initiative « qui nous tient debout avec nos métaphores, nos rêves », car choisir l’été c’est aussi choisir la vie et choisir la poésie.
Georges Cathalo
J'ai lu et relu les poèmes de "choisir l'été".Avec beaucoup de bonheur, mot qui n'est pas courant dans mon vocabulaire .La vie ne m'a guère aimé...Restent des moments comme celui- là  ,grâce à  toi et à  Chatard , sans flagornerie aucune , je pense que tu me connais assez pour n'en pas douter.Ensuite ...Cadou ou Aragon ?Je ne choisis pas .Tant d'autres à  ajouter :Char mais aussi Prévert , Villon mais aussi Genet...

 "Merci, cher Jean-Claude - merci, aussi, à Jean Chatard - pour votre gentille dédicace et vos poèmes qui m'apportent dans l'hiver austral, où je suis de retour après une longue absence, quelque chose de votre été. Un beau recueil en vérité où je trouve de quoi conjurer la grisaille d'aujourd'hui et demain : vos bêtes familières qui sont aussi les miennes, des saisons andalouses et des Abyssinies, des semailles et des floraisons, des signes, des énigmes, et puis, parmi tous vos oiseaux, cet étrange corbeau blanc, envolé d'une page absolument magique pour venir nous sauver de l'oubli du bleu et doucement prolonger nos émerveillements devant les ciels  anciens. A lui aussi j'adresse mes remerciements et mon amitié." - Raymond Farina